A Rendezvous with Young French Cinema

Le festival Rendez-Vous With French Cinema revient au Lincoln Center de New York du 1er au 12 mars prochain. Adeline Monzier, la représentante aux Etats-Unis d’UniFrance, l’organisme aux mannettes du festival, revient sur une programmation qui fait la part belle aux jeunes réalisatrices et témoigne de la vitalité du cinéma français.

France-Amérique : Dix des vingt-trois films projetés cette année ont été réalisés par des femmes [Grave de Julia Ducournau, Réparer les vivants de Katell Quillévéré, Victoria de Justine Triet ou encore Planetarium de Rebecca Zlotowski]. Est-ce la politique du festival ou simplement le reflet d’un cinéma qui se diversifie ?

Adeline Monzier : Il ne s’agit pas d’une démarche volontaire. Nous observons l’émergence d’une génération de jeunes réalisatrices françaises, très proches les unes des autres et qui travaillent ensemble. Elles revisitent des genres classiques et portent à l’écran des sujets d’actualité rarement traités au cinéma. Emmanuelle Bercot, par exemple, utilise l’affaire du Mediator comme toile de fond dans son film La fille de Brest. Katell Quillévéré aborde le sujet du don d’organes en France dans Réparer les vivants [librement adapté du roman de Maylis de Kerangal]. Cette vague de jeunes réalisatrices est un phénomène que l’on ne retrouve pas aux Etats-Unis et qui témoigne de l’énergie du cinéma d’auteur français.

Ce renouveau est-il l’occasion de présenter au public américain le visage jeune et moderne du cinéma français ? 

Nous comptons sur une programmation contemporaine et variée pour renouveler notre public. Projeter le travail de jeunes réalisatrices y participe. Le film Grave de Julia Ducournau, qui a choqué et révulsé les spectateurs des festivals de Cannes et de Toronto, devrait aussi nous aider à attirer une audience plus jeune. En parallèle, nous organisons des “film trips” à destination des collèges, lycées et universités de New York. Cette année, nous projetterons Boudu sauvé des eaux de Jean Renoir (1932), un classique, et les réalisateurs Christophe Honoré et Agnès Varda animeront ensuite une séance de questions-réponses. Sept cents élèves et étudiants sont déjà inscrits. Ce sera la première fois que beaucoup d’entre eux regardent un film français.

Dans le cadre du festival, quelles sont les projections et manifestations à ne pas rater cette année ?

Frantz de François Ozon est l’un des meilleurs films de l’année. Ensuite, Réparer les vivants de Katell Quillévéré adapte avec poésie le roman éponyme de Maylis de Kerangal. Victoria de Justine Triet est une très jolie comédie. Nocturama de Bertrand Bonello est un film qui aborde de manière poétique et esthétique le thème du terrorisme en France. En parallèle des projections, trois DJs français reviendront lors d’une conférence sur l’histoire de la French Touch et son influence sur la musique électronique américaine à partir des années 1990. Dans l’Upper East Side, la galerie Blum & Poe présentera l’exposition Life as Art des vidéos, photographies et sculptures d’Agnès Varda, l’une des réalisatrices françaises qui a le plus influencé le cinéma américain.

Informations pratiques :
Rendez-Vous With French Cinema, du 1er au 12 mars.

Tous les films seront diffusés en français et sous-titrés en anglais.
www.rendezvouswithfrenchcinema.com