An Online Showcase for French Cinema in the United States

Vingt-huit films français sont disponibles en streaming jusqu’au 13 février dans le cadre de My French Film Festival. UniFrance, l’agence nationale de promotion du cinéma français à l’origine de l’événement, compte atteindre cette année huit millions de spectateurs — contre six millions en 2016. Son président, le réalisateur Jean-Paul Salomé (Belphégor – Le fantôme du Louvre, Les Femmes de l’ombre) évoque l’importance du marché américain pour le cinéma français.

France-Amérique : Comment le cinéma français s’est-il exporté en 2016 ?

Jean-Paul Salomé : Par sa diversité, sa mixité à l’écran et ses talents, le cinéma français est très apprécié à l’étranger. Il propose aux spectateurs des films grand public comme Lucy de Luc Besson [463,4 millions de dollars de recettes], mais aussi des films d’auteur comme La Vie d’Adèle de Abdellatif Kechiche [19,5 millions de dollars de recettes], nominé en 2013 aux Golden Globes dans la catégorie “Meilleur film en langue étrangère”.

Dans un pays pourtant francophile comme les Etats-Unis, le cinéma français représente moins de deux pour cent des films projetés en salles. Le cinéma français est-il en perte de vitesse à l’étranger ?

Les choses n’ont pas été simples ces dernières années. Le cinéma hollywoodien est omniprésent. On constate une hégémonie des films grand public et des blockbusters américains, qui investissent beaucoup d’argent dans la communication et la publicité. Ces grosses productions laissent peu de place aux films d’art et essai, au budget plus limité. En 2016, nous n’avons malheureusement pas eu de blockbusters français comme Lucy (2014) ou la trilogie Taken (2009, 2012, 2014) qui ont rapporté un total de 1,3 milliards de dollars. Les films d’action Taken 3 [326,4 millions de dollars de recettes] et Transporteur-Héritage [72,6 millions de dollars de recettes] ont représenté 90% des revenus du cinéma français pour l’année 2015. La victoire d’Isabelle Huppert aux Golden Globes montre que le cinéma français a tout de même un avenir radieux en Amérique !

Pourquoi avoir choisi une diffusion “dématérialisée”, uniquement en ligne, pour My French Film Festival ?

Dans beaucoup de pays — dont les Etats-Unis — le public qui apprécie les films français est âgé. Les jeunes ne sont pas très friands de ce type de cinéma ou ils ne le connaissent pas vraiment. Une diffusion en ligne permet de rajeunir le public du festival et de lui donner accès à bas coût à des films de jeunes réalisateurs français. Dans la sélection de cette année, par exemple, le film Bang Gang d’Eva Husson (2016) met en avant de jeunes talents [Finnegan Oldfield, Marilyn Lima] et aborde le thème de la sexualité sous un angle nouveau.

Dans sa programmation comme dans sa diffusion, My French Film Festival représente donc une alternative au cinéma en salles.

C’est notre objectif de présenter des films uniques et méconnus, qui ne sont visibles presque nulle part ailleurs. Quel est l’intérêt du public à participer à My French Film Festival s’il peut visionner nos films partout ailleurs ? Aucun. Par ailleurs, les films français sont de moins de moins visibles sur le marché américain, où le nombre de salles est en baisse. Une diffusion en streaming permet de faire disparaître les barrières entre villes et campagnes. Un habitant de New York peut facilement aller voir un film français au cinéma de son quartier. Un habitant de Broken Bow, dans le Nebraska, n’aura probablement pas la même chance. My French Film Festival, entièrement en ligne, leur permet à tous les deux d’accéder à une programmation de qualité.

My French Film Festival
www.myfrenchfilmfestival.com
Du 13 janvier au 13 février 2017
1,99 dollars par film ou 5,99 dollars pour l’ensemble des films