From “Dumbo” to “Pulp Fiction”: 70 Years of American Palmes d’Or

Aujourd’hui s’ouvre la 70édition du Festival de Cannes. C’est l’occasion de revenir sur les vingt-deux films américains qui ont été récompensés du Grand prix du festival ou de la Palme d’or.

Initialement, la plus haute récompense du festival s’appelait le “Grand Prix du Festival international du Film”. Mais en 1954, les organisateurs de l’événement choisissent la palme, blason de la ville de Cannes et référence aux palmiers de la Croisette, comme symbole du festival et prix attribué au meilleur film de l’année.

1939 : “Pacific Express” (“Union Pacific”) de Cecil B. DeMille
Avec cette épopée sur la construction du chemin de fer transcontinental, Cecil B. DeMille donne au western ses lettres de noblesse, au même titre que La Chevauchée fantastique (Stagecoach) de John Ford.


1946 : “Le Poison” (“The Lost Weekend”) de Billy Wilder
Avec Marty de Delbert Mann, ce film noir en forme d’hommage à Raymond Chandler est le seul film récompensé de l’Oscar du meilleur film et de la Palme d’or.


1947 : “Ziegfeld Follies” de Vincent Minnelli, catégorie Comédies musicales
Cette comédie musicale rend hommage aux spectacles burlesques du même nom produits à Broadway par Florenz Ziegfeld. Au casting : Judy Garland, Lena Horne, Gene Kelly et Fred Astaire.


1947 : “Dumbo” de Walt Disney, catégories Dessins animés
Conçu comme une production à petit budget, le quatrième film des studios Disney est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands films d’animation américains.


1947 : “Feux croisés” (“Crossfire”) d’Edward Dmytryk, catégorie Films sociaux
Robert Mitchum incarne un vétéran qui enquête sur un meurtre antisémite au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Le réalisateur saisit avec justesse les difficultés du retour à la vie civile.


1952 : “Othello” (“The Tragedy of Othello: The Moor of Venice”) d’Orson Welles
Orson Welles réalise et tient le premier rôle dans cette fameuse adaptation de la tragédie de Shakespeare. Une copie du film est conservée à Paris, à la Cinémathèque française.


1955 : “Marty” de Delbert Mann
Avec Le Poison (The Lost Weekend) de Billy Wilder, ce drame sentimental est le seul film récompensé de l’Oscar du meilleur film et de la Palme d’or.


1958 : “La Loi du Seigneur” (“Friendly Persuasion”) de William Wyler
Le film préféré de Ronald Reagan, qui en aurait offert une copie VHS à Mikhaïl Gorbatchev en 1988. Gary Cooper y incarne un père de famille tourmenté par la guerre de Sécession.


1970 : “MASH” de Robert Altman
En filmant les péripéties tragi-comiques du personnel d’un hôpital de campagne américain pendant la guerre de Corée, Robert Altman fait sourire le public angoissé par la guerre du Vietnam.


1973 : “L’Epouvantail” (“Scarecrow”) de Jerry Schatzberg
Al Pacino et Gene Hackman incarnent un duo de vagabonds dans ce road-movie dramatique à mi-chemin entre Des souris et des hommes et Laurel et Hardy.


1974 : “Conversation secrète” (“The Conversation”) de Francis Ford Coppola
Gene Hackman endosse le rôle d’un expert en écoutes téléphoniques dans ce thriller post-Watergate qui vaut à Coppola la première Palme d’or de sa carrière.


1976 : “Taxi Driver” de Martin Scorsese
Robert de Niro entre au Panthéon du cinéma et Martin Scorsese reçoit la palme des mains de Tennessee Williams — sous les huées du public choqué par la violence du film.


1979 : “Apocalypse Now” de Francis Ford Coppola
Deuxième Palme d’or pour Coppola. Il reste à ce jour le seul réalisateur américain honoré par deux fois de la récompense suprême à Cannes.


1980 : “Que le spectacle commence” (“All That Jazz”) de Bob Fosse
Bob Fosse, auteur en 1975 du spectacle burlesque Chicago, s’inspire de sa carrière de danseur, chorégraphe et réalisateur pour produire cette comédie musicale.


1982 : “Missing” de Costa-Gavras
L’acteur Jack Lemmon incarne le père d’un journaliste américain assassiné pendant le coup d’Etat chilien de 1973 et remporte le Prix d’interprétation masculine.


1989 : “Sexe, Mensonges et Vidéo” (“Sex, Lies, and Videotape”) de Steven Soderbergh

Cette comédie dramatique cèle la réputation de Steven Soderbergh et rejoint la collection de la Bibliothèque du Congrès, qui juge le film “culturellement, historiquement et esthétiquement important”.


1990 : “Sailor et Lula” (“Wild at Heart”) de David Lynch

Bouclé la veille de son avant-première, le film arrive à Cannes par avion, dans le bagage à main de David Lynch.


1991 : “Barton Fink” de Joel Coen

Le film fait un flop au box-office mais couronne le succès de Joel Coen, qui reçoit le Prix du meilleur réalisateur, et de John Torturro, qui reçoit le Prix d’interprétation masculine.


1994 : “Pulp Fiction” de Quentin Tarantino

En raccord avec l’esthétique du réalisateur, cinémas interlopes et films de série B, le film est projeté à minuit. Le public adore.


2003 : “Elephant” de Gus Van Sant

Cette production indépendante “diversifie le festival et en fait l’endroit où voir des films qui choquent le consensus établi”, écrit alors le New York Times.


2004 : “Fahrenheit 9/11” de Michael Moore

Le film brûlot de Michael Moore vise directement l’administration Bush et reçoit une standing ovation de vingt minutes à l’issue de sa projection à Cannes.


2011 : “The Tree of Life” de Terrence Malick

Timide et introverti, le réalisateur n’assiste pas à la projection du film et envoie deux de ses producteurs à la cérémonie de remise des prix.

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