A Monument in Honor of the Native American Soldiers of D-Day

Le 5 juin dernier a été inauguré à Saint-Laurent-sur-Mer, dans le Calvados, une stèle à la mémoire des soldats amérindiens morts à Omaha Beach en 1944, lors du Débarquement de Normandie. Une page longtemps oubliée.

Près de 25 000 soldats amérindiens ont participé aux combats de la Seconde Guerre mondiale. L’histoire (et Hollywood) a retenu le rôle des messagers Navajos, dont la langue fut utilisée comme code secret lors des batailles du Pacifique, mais des unités indiennes ont été déployées sur l’ensemble des champs de bataille du conflit. L’anthropologue néerlandais Harald E. L. Prins, chercheur à l’université du Kansas et spécialiste des peuples natifs d’Amérique, estime que 175 soldats amérindiens ont débarqué sur les plages de Normandie le 6 juin 1944.

Un membre de la tribu des Pentagouets originaire du Maine, Charles Norman Shay a débarqué avec la première vague d’assaut. A dix-neuf ans, il était infirmier dans la compagnie F de la première division d’infanterie américaine, la fameuse “Big Red One”. Chargé de panser ses camarades blessés, il a été décoré de la Silver Star pour sa bravoure et son dévouement. “Je ne sais pas combien de blessés j’ai pu sauver ce jour-là”, témoigne le vétéran. “Ce n’est pas important.”

A 92 ans, il est aujourd’hui le dernier soldat amérindien survivant du D-Day.

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Le monument aux soldats amérindiens du D-Day à Saint-Laurent-sur-Mer, en Normandie.

Le 5 juin dernier, Charles Norman Shay était à Saint-Laurent-sur-Mer, dans le Calvados. L’une des trois communes qui bordaient la plage d’Omaha Beach, la ville a inauguré le premier monument français dédié aux soldats amérindiens qui ont participé au Débarquement. Sculptée par le neveu de Charles Norman Shay dans le granit d’une carrière de la Manche, la stèle représente une tortue.

Un animal sacré, la tortue représente la terre, la sagesse et la longévité dans la mythologie indienne. “C’est aussi le nom que de nombreux peuples indiens utilisent pour désigner notre continent”, précise le vétéran américain. “C’est l’emblème brodé dans le dos de mon gilet en peau de cerf.”