Exposition d’impressionnistes à Philadelphie

“Grâces lui soient rendues” titrait la biographie de Pierre Assouline consacrée au plus grand marchand d’art du XIXe siècle, Paul Durand-Ruel (1831-1922). Après Paris et Londres, c’est au Musée de Philadelphie qu’on lui rend hommage en proposant du 24 juin au 13 septembre l’opportunité unique en Amérique de suivre le parcours d’un découvreur et promoteur infatigable de talents nouveaux sans lequel, disait Claude Monet, “nous serions morts de faim, nous tous les impressionnistes.” Organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais en collaboration avec le musée d’Orsay, la National Gallery, Londres et le Philadephia Museum of Art, l’exposition Discovering the Impressionists : Paul Durand-Ruel and the New Painting, la première dédiée à ce galeriste audacieux et avisé,  éclaire la carrière singulière de Paul Durand-Ruel avec un assemblage hors pair d’oeuvres remarquables prêtées par des musées et des collectionneurs privés du monde entier.

Le pari inattendu de l’Impressionnisme

Comment un monarchiste ultra-conservateur destiné à une brillante carrière militaire (il avait été reçu à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr), catholique fervent (à la messe tous les matins) et anti-dreyfusard se découvre-t-il une vocation de marchand visionnaire ? Comment ce veuf avec cinq enfants à charge se métamorphose-t-il en missionnaire de l’impossible pour faire percer des peintres éreintés par la critique ? En quarante ans, Durand-Ruel achètera près de 12 000 tableaux dont plus de 1 000 Monet, 1 500 Renoir, 400 Degas, 400 Sisley, 800 Pissaro, 200 Manet, 400 Mary Cassatt, des artistes que Le Figaro dénigre alors comme “cinq ou six aliénés dont une femme, un groupe de malheureux atteints de la folie de l’ambition”.

C’est un homme paradoxal aux goûts d’avant-garde que racontent Joseph Rishel et Jennifer Thompson, les deux commissaires de l’exposition, dans une progression chronologique des phases et des toiles jalonnant sa fabuleuse aventure. De son intérêt initial pour les artistes de l’Ecole de Barbizon à la rencontre avec Monet et Pissaro à Londres où il se réfugie lorsqu’éclate la guerre franco-prussienne, des expositions annuelles qu’il organise de retour à Paris frôlant plusieurs fois la ruine jusqu’à ses initiatives plus heureuses auprès d’un marché américain en pleine croissance économique et plus réceptif à une peinture audacieuse, l’itinéraire est captivant, le plaisir pictural garanti par le choix exceptionnel d’oeuvres rarement réunies, comme une série de six Peupliers de Monet ou trois huiles sur toile de Renoir, Bal à Bougival, Danse à la campagne et Danse à la ville.

Philadelphia Museum of Art

2600 Benjamin Franklin Parkway, Philadelphia, PA 19130
215-763-8100

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Les Impressionnistes au cinéma

Le 14 juillet, à 19 heures, sera projeté dans plus de 300 salles de cinéma le film Exhibition on Screen, The Impressionists and the Man Who Made Them. Focus sur les œuvres, coulisses du montage, histoire des peintres et du marchand, interviews des spécialistes. Plus d’informations sur http:www.fathomevents.com/event/the-impressionists