In California, a Car Wash with a Green, French Touch

Laver sa voiture est la corvée américaine par excellence. Mais lorsque l’entrepreneur français Bertrand Patriarca est arrivé aux Etats-Unis il y a trois ans, il a été surpris par le manque d’organisation des stations de lavage. Nul besoin d’une licence pour exploiter un lave-auto. La plus grande entreprise de lavage automobile possède moins de 0,25 % des 113 000 stations du pays. Bertrand Patriarca a l’intention de changer ça avec ses trois associés français et l’application Washos.

Ce service créé en 2015 permet de commander, en moins de trois heures, un lavage à domicile sans eau, dans les comtés de Los Angeles et d’Orange. Les tarifs varient de 21 dollars pour un simple lavage à la main de la carrosserie à 189 dollars pour un nettoyage intérieur-extérieur complet. Depuis le début de l’année, l’entreprise affiche un taux de croissance mensuel de 25 %, selon Bertrand Patriarca, qui compte étendre son service à San Francisco puis dans dix autres villes américaines.

France-Amérique : Qu’est-ce qui distingue le service de Washos de celui d’une station-service ?

Bertrand Patriarca : Un lavage à la main approfondi nous prend au moins cinquante-cinq minutes — ça n’a rien de comparable au nettoyage superficiel de moins de quinze minutes offert dans une station-service. Par ailleurs, nous nettoyons 75 % de nos véhicules en employant un nouveau procédé sans eau, qui requiert moins de matériel et est plus abordable. Nos techniciens pulvérisent sur les voitures une solution écologique mélangée à de la cire de carnauba et l’essuient pour retirer la saleté sans gaspiller d’eau. Cette méthode nous permet d’offrir nos services dans des endroits comme Beverly Hills et Irvine, qui souffrent de la sécheresse et où le lavage des voitures à l’eau est interdit. Depuis la création de notre entreprise, environ vingt autres start-up sont arrivées sur le marché et proposent un lavage écologique similaire.

Pourquoi avez-vous choisi d’offrir un service qui pourrait être considéré comme un luxe ?

Le lavage de voiture n’est pas une nécessité, bien sûr, mais ce n’est pas un luxe non plus. On peut laver sa voiture pour cinq dollars à une station-service. Nous avons d’abord pensé que notre service attirerait les passionnés d’automobile qui lavent leur voiture au moins une fois par semaine, mais nous constatons maintenant que notre clientèle est principalement composée de mères actives, qui sont tellement occupées qu’elles n’ont pas le temps de tout faire. Plus de la moitié de nos clients sont des femmes.

Quel est votre plan de croissance pour le reste des Etats-Unis ?

Nous avons actuellement cent-dix techniciens de lavage dans les comtés de Los Angeles et d’Orange. Nous pensons ensuite nous étendre à San Francisco et à Las Vegas. Los Angeles était notre laboratoire. Nous y avons mis au point un modèle qui peut être répliqué dans n’importe quelle autre ville. Au début, l’une de nos plus grandes difficultés était de recruter des techniciens. Nous avons commencé par faire appel à des entreprises spécialisées puis des techniciens indépendants, mais tout le monde n’utilisait pas les mêmes techniques ou le même matériel. Les clients étaient mécontents, ce qui faisait du tort à notre marque. Nous avons finalement décidé d’ouvrir notre propre centre, qui forme jusqu’à cinquante nouveaux techniciens par semaine. Nous en avons tiré un manuel sur lequel nous nous baserons pour développer notre activité partout aux Etats-Unis.