Paris veut s’inspirer du modèle d’intégration de New York

La maire de Paris Anne Hidalgo a plaidé mercredi à Washington en faveur d'”une ville plus inclusive” pour lutter contre la radicalisation des populations, déterminée à prendre “l’exact contrepied des ‘no-go zones’ fantasmées par certains”.

“Il faut promouvoir une ville plus inclusive”, a déclaré Mme Hidalgo, lors d’un sommet contre la violence extrémiste auquel participent des représentants de 60 pays. Elle a indiqué qu’elle “s’inspirait” à Paris de villes américaines comme New York pour renouveler le modèle français d’intégration. “A Paris, notre ambition est de prendre l’exact contrepied des ‘no-go zones’ fantasmées par certains”, a-t-elle dit, provoquant des rires dans l’assistance.

Au lendemain de l’attentat contre le magazine satirique Charlie Hebdo le 7 janvier, et dans les jours qui ont suivi, la chaîne américaine Fox News avait à plusieurs reprises expliqué, carte à l’appui, qu’il existait à Paris des “no-go zones” (des zones de non-droit) échappant aux lois de la République et interdites aux non-musulmans. La mairie de Paris a annoncé qu’elle porterait plainte en diffamation contre la chaîne conservatrice. “Paris est une ville d’opportunités, progressiste et humaniste”, a protesté Mme Hidalgo, estimant que la capitale française portait à ce titre “une responsabilité” dans la lutte contre le fléau de la radicalisation.

L’élue socialiste a précisé que les actes antisémites avaient doublé en France de 2013 à 2014, pendant que les actes anti-musulmans avaient eux-mêmes augmenté de 10%. Elle a ajouté que les attentats de Paris, qui ont fait 17 morts au total, “illustrent les violences communautaires” et “visent les fondations de nos démocraties”.

“Nous devons opposer un projet de société à part entière, une fraternité”, a martelé la responsable, convaincue que “pour s’inscrire dans les valeurs communes de la République française, il faut être fier de ses origines” et être “respecté” en tant que tel.

“A l’image des ‘community services’ aux Etats-Unis” (services d’intérêt général rendus par des citoyens ou des groupes de citoyens), la Ville de Paris insiste sur le dialogue avec les associations, investit dans les quartiers populaires, cherche à promouvoir les partenariats à la sortie de prison et à “aider les jeunes à retrouver le chemin de l’école”. La capitale de la France propose à cet égard de rouvrir les écoles le samedi matin pour “aider à la réussite scolaire”, car “derrière chaque parcours de radicalisation, il y a un échec à l’école”, a-t-elle ajouté.