Plus de “complotistes” pour le 11-Septembre que pour les attentats de Paris

Un sondage Ifop pour Sud Ouest dimanche sur la croyance des Français aux théories complotistes révèle qu’elles sont moins répandues parmi la population lors des attentats de Paris, début janvier, que lors de ceux du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Concernant les attaques du World trade center, seulement 56% des personnes interrogées déclarent qu’il est certain que “ces attentats ont été planifiés et réalisés par l’organisation terroriste Al-Qaïda”, 21% pensent que “des zones d’ombre subsistent et que ce n’est pas vraiment certain que ces attentats aient été planifiés et réalisés uniquement par Al-Qaïda”, 4% adhérent pleinement à l’idée d’une manipulation du gouvernement et des services secrets américains et 19% ne se prononcent pas.

Le scepticisme est nettement moins répandu concernant les attentats de Paris. 70% des Français jugent qu’il “est certain que ces attentats ont été planifiés et réalisés par des terroristes islamistes”, soit un score supérieur de 14 points, 16% estiment que des zones d’ombre subsistent, 2% qu’il s’agit d’un complot et d’une manipulation et 12% ne se prononcent pas.

Selon l’Ifop, “le discours complotiste, très relayé ces derniers jours sur internet et les réseaux sociaux, a donc eu moins de prise sur l’opinion qu’à propos du 11 septembre” où il avait été “popularisé notamment par Thierry Meyssan et relayé par d’autres personnalités”. “Le fait que ces évènements soient très récents et qu’aucun grand média n’ait offert de tribune à ces théories explique peut-être ce moindre écho rencontré dans la population”, estime l’Ifop.

Il n’en demeure pas moins que 30% des Français ne souscrivent pas à la version officielle des attentats de Paris et de Montrouge, soit par manque d’information (12% ne se prononcent ou ne savent pas), soit car étant habités par le doute (16%) ou convaincus d’une manipulation (2%).

L’Ifop note que les mêmes clivages s’expriment pour les attentats de Paris qu’à propos du 11 septembre. Les jeunes (61%), les milieux populaires (65%) et les moins diplômés (68%) sont les catégories qui partagent le moins l’idée que les attentats de Paris ont été planifiés et réalisés par des terroristes islamistes, alors que cette certitude est nettement plus répandue parmi les seniors (78%), les cadres supérieurs (79%) et les titulaires d’un diplôme supérieur à Bac+2 (83%).

Mais “on voit que même dans ces milieux les plus informés, la remise en cause de la lecture fournie par les médias et les pouvoirs publics n’est pas résiduelle et concerne une minorité significative”, souligne l’Ifop.