Art

Une galeriste importe l’art français à New York

La galeriste Christine Jeanquier a ouvert, le 20 février dernier, un nouvel espace à Chelsea où elle expose exclusivement des artistes français méconnus aux Etats-Unis. Elle nous présente la première artiste dont elle a importé les œuvres sur le sol américain, l'autodidacte Laina Hadengue.
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Christine Jeanquier (à droite). © Real Estate Weekly

Christine Jeanquier vient de réaliser son rêve : ouvrir sa propre galerie. Avec un léger coup de pouce néanmoins. Elle s’est associée à deux autres galeristes pour créer l’espace Chelsea 27, une galerie installée dans un ancien bâtiment de Manhattan appelé le Terminal Stores, autrefois tunnel où les trains passaient pour déposer leurs marchandises en bordure de l’Hudson River. Cette Française, qui vit à New York depuis six ans, n’a eu de cesse d’exposer et de faire découvrir au public américain des artistes français. Elle a commencé à les faire dans des salons, des foires d’art avant d’être aujourd’hui propriétaire, pour la première fois, son propre espace d’exposition.

« Je suis là pour faire le lien », explique-t-elle. « Si j’ai choisi ce créneau, c’est parce que j’aime beaucoup l’art européen et que les artistes rencontrent généralement des difficultés à se faire exposer à l’étranger. Je m’occupe des contacts, du transport des œuvres. Certaines des personnes que j’expose ne parlent même pas anglais. Ils ne savent pas comment s’y prendre. Les artistes dont j’importe le travail n’ont jamais été montrés aux Etats-Unis avant. »

En effet, la première artiste française exposée, Laina Hadengue, ne parlait pas l’anglais et Christine Jeanquier s’est donc chargée de la communication. Elle s’est aussi occupée de faire livrer par avion ses fragiles œuvres en plexiglas. « Les œuvres de Laina plaisent beaucoup ici. Elle rend hommage à ses peintres préférés, comme Magritte ou Frida Kahlo. Il y a énormément d’humour et d’informations dans ses peintures, des petits détails. Comme cette figurine qui représente le prince charmant, pendu aux doigts d’un des personnages féminin sur la toile Principe anatomophysiologique du désir amoureux. C’est une artiste militante, féministe ; tout ce que j’apprécie. »

La Française choisit des artistes très différents. Après Laina Hadengue et ses œuvres aux effets de 3D, il y aura Kurar, un autre Français qui évolue dans la mouvance street art, ou encore Juliette Clovis qui crée des œuvres en coupant au cutter dans du vinyl. « En général la nationalité de l’artiste importe peu à l’acheteur. Mais je pense que les Français ont tout intérêt à s’exporter ici ; Chelsea est indubitablement l’endroit où il faut être lorsque l’on est un artiste. »


Artemisia Gallery

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