Une courte lune de miel

La majorité présidentielle contrôle désormais 65% de l’Assemblée nationale française. Cette victoire retentissante, toutefois, sera de courte durée : Emmanuel Macron aura fort à faire à la rentrée.

Macron dispose des pleins pouvoirs. Ce qui, en réalité, lui donne seulement quelques mois de liberté pour accomplir la réforme essentielle, celle du droit du travail, entamée en 2016. A la rentrée, il est certain que les opposants, syndicats de fonctionnaires en particulier, se mobiliseront pour bloquer le pays. Ils feront valoir que la majorité de Macron est partielle, obtenue grâce à l’abstention et au mode de scrutin peu représentatif.

Quelle est cette réforme nécessaire ? En gros, faciliter les licenciements pour encourager les recrutements. C’est le système américain ; c’est aussi ce qui a été accompli en Allemagne et en Espagne avec des résultats très positifs. Il se crée en Espagne, depuis la réforme du code du travail en 2012, 500 000 emplois par an. Macron sait cela, mais pour le vendre aux Français, il ne faut pas invoquer l’Allemagne, l’Espagne ou les Etats-Unis. Il persuadera les Français s’il avance que cette réforme est ancrée dans le génie français d’économistes anciens, comme Jean-Baptiste Say et Frédéric Bastiat.

La réforme en France passe par une pédagogie économique. Observons que Say et Bastiat sont enseignés aux Etats-Unis, mais pas en France. Idem pour Tocqueville. Macron réussira s’il réconcilie les Français avec leur propre esprit d’entreprise, en trois mois.

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