La jeune Bahia Bakari, unique rescapée du crash d’un Airbus A310 au large des Comores le 30 juin, où elle a perdu sa mère, a quitté jeudi après-midi l’hôpital Trousseau (Paris XIIe) après 21 jours de soins, a-t-on appris auprès de son père.
« Elle est sortie aujourd’hui (jeudi) vers 15H00 », a déclaré à l’AFP Kassim Bakari, laissant le soin aux médecins d’apporter des précisions sur son état de santé. « Elle a marché », a dit M. Bakari, ajoutant que sa fille, qui doit avoir 13 ans le mois prochain, « était impatiente de sortir » de l’hôpital où elle avait été admise le 2 juillet à son retour en France. « Je suis vraiment content de voir Bahia », a-t-il poursuivi, très ému, se disant « très reconnaissant vis-à-vis de tout le monde, les médecins, la classe politique, les médias ».
M. Bakari a également indiqué avoir beaucoup pensé aux 152 victimes de la catastrophe, « qui n’ont pas eu la même chance que Bahia », parmi lesquelles se trouvait sa compagne, la mère de l’adolescente. La jeune fille a retrouvé son père, et se trouve dans un endroit que celui-ci n’a pas souhaité dévoiler.
Rapatriée en France le 2 juillet, elle souffrait de « contusions multiples » et de « brûlures », avait indiqué l’hôpital Trousseau. Elle a subi une intervention de « chirurgie réparatrice maxillo-faciale et cutanée » le 9 juillet. Elle avait été récupérée par un sauveteur qui l’avait retrouvée accrochée à des débris de l’appareil qui s’est abîmé en mer.
Un navire français envoyé sur la zone présumée de l’accident de l’A 310 de Yemenia, au large des Comores, a achevé jeudi la cartographie de la zone, préalable indispensable à la recherche des boîtes noires de l’appareil. Lors d’une conférence de presse à Moroni, l’ambassadeur de France aux Comores, Luc Hallade, a indiqué que les boîtes noires se trouvaient à plus de mille mètres de profondeur.
L’Airbus A310 de Yemenia s’était abîmé en mer le 30 juin près des côtes comoriennes peu avant son atterrissage de nuit à l’aéroport de Moroni avec à bord 153 passagers et membres d’équipage, dont de nombreux Comoriens et Français d’origine comorienne.
Après la catastrophe, des milliers de membres de la communauté comorienne avaient manifesté à plusieurs reprises, notamment à Paris et Marseille: ils demandaient l’arrêt des vols de la compagnie vers les Comores, exprimant leur colère contre les « vols-poubelle » à destination de l’archipel et reprochant à Paris d’avoir négligé leur sécurité ainsi qu’un manque de considération pour les victimes et leurs familles.
Le 13 juillet, quelque 180 proches des victimes du crash s’étaient rendus aux Comores à bord d’un vol spécial affrété par Paris.
Deux jours plus tôt, le Premier ministre François Fillon avait effectué une courte visite aux Comores pour présenter les « condoléances » de la France.