Focus on French Cinema : hommage au cinéma québécois

Dans le cadre du festival Focus on French Cinema, vingt films francophones — dont six films québécois — seront projetés à New York, à Stamford et à Greenwich (Connecticut) du 27 mars au 2 avril prochain. Renée Ketcham, la présidente du festival, détaille pour nous la sélection de cette année.

France-Amérique : Expliquez-nous votre décision de mettre en avant le cinéma québécois.

Renée Ketcham : Focus on French Cinema est un festival francophone. Notre objectif est de mettre en lumière des films en provenance de pays francophones comme la Belgique, Haïti, le Sénégal ou la Suisse. Chaque année, nous nous rendons aux festivals de cinéma francophone d’Angoulême et de Québec pour sélectionner les films que nous projetterons l’année suivante. Les cinéastes québécois Xavier Dolan [La fin du monde], Yan England [1:54] et Louis Bélanger [Les mauvaises herbes] nous ont séduit par la qualité de leurs films. D’où notre décision d’organiser un coup de projecteur sur le Québec et son cinéma.

Le film 1:54 de Yan England sera projeté lors d’une séance spéciale en partenariat avec l’ONU. Pourquoi ce choix ? 

Le film raconte l’histoire tragique de Tim, un lycéen de seize ans [interprété par Antoine Olivier Pilon, révélé par le film Mommy de Xavier Dolan]. Tyrannisé et humilié par ses camarades, il est poussé au suicide. Une histoire similaire s’est déroulée au lycée de Greenwich. Un élève de seconde victime de harcèlement, Bart Palosz s’est suicidé en août 2013. Le harcèlement scolaire est un sujet d’actualité. Le film 1:54 s’inscrit dans la campagne « Libres Ensemble » que mène l’Organisation Internationale de la Francophonie. La projection, qui aura lieu le 30 mars prochain au siège de l’ONU à New York, sera suivie par une discussion avec un panel d’experts.

Quel rôle un festival comme Focus on French Cinema joue-t-il dans la diffusion de la culture française aux Etats-Unis ?

Le festival a été créé pendant l’épisode des Freedom Fries, en 2004, pour favoriser la compréhension entre les Etats-Unis et la France. Le cinéma est un bon outil pour rappeler aux Américains que nos cultures sont complémentaires. Il y a encore quelques années, il était rare de voir des films français à l’affiche. Aujourd’hui, les festivals de cinéma français et francophone se multiplient aux Etats-Unis. Le futur du cinéma français passe par ces festivals et par les jeunes cinéphiles américains. Le public est demandeur. Nous sommes passés de 800 spectateurs en 2005 à 42 000 en 2016 et espérons passer la barre des 50 000 visiteurs cette année.

Quels sont vos coups de cœur de cette édition ? 

Le ciel attendra de Marie-Castille Mention-Schaar, qui évoque la radicalisation d’une jeune fille de bonne famille, est plus que jamais d’actualité. C’est un excellent outil pédagogique contre le djihad. Film hommage à Jacques Cousteau, L’Odyssée de Jérôme Salle transporte les spectateurs dans les années 1960-1970, une époque où tous les Américains suivaient les aventures du Commandant Cousteau et de la Calypso. Dans Swagger, enfin, Olivier Babinet donne la parole à onze lycéens dans une banlieue française défavorisée et offre un message d’espoir loin des clichés du genre.

Focus on French Cinema
Du 27 mars au 2 avril 2017
www.focusonfrenchcinema.com

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