Le livre d’image de Godard en salles américaines

[button_code]

Récompensé d’une Palme d’Or spéciale au Festival de Cannes en 2018, le dernier film expérimental de Jean-Luc Godard, ce vendredi en salles américaines, est aussi cryptique que fascinant.

Ceci n’est pas un documentaire. A 87 ans, l’icône de le Nouvelle Vague revient avec un essai déroutant sur le cinéma. Le réalisateur s’intéresse à la façon dont on fabrique les images, et à l’effet qu’elles produisent sur le spectateur. On le sait, Godard est rarement didactique. Le réalisateur soumet ici le spectateur à un bombardement d’archives diverses : de photos, de citations, de fragments musicaux, d’extraits de films connus ou inconnus. On y croise pêle-mêle Buster Keaton, le western hollywoodien, Jean Cocteau et Gauguin. On goûte cependant à la beauté du film sans déchiffrer ou relier entre elles ces innombrables références. Godard utilise ces matériaux bruts pour confronter le spectateur à la matière cinématographique, en faisant varier le format de l’image et le volume sonore.

Dans un deuxième temps, l’objet se mue en conte géopolitique. Godard nous entraîne au Moyen-Orient, où le cinéaste a tourné les seules scènes récentes de son film, interrogeant le spectateur sur le sens de conflits régnant et du chaos mondial. Maelström visuel et sonore, Le livre d’image est à la fois un manifeste poétique, un traité de morale et une leçon de cinéma.

 

Sortie américaine : 25 janvier 2019
Durée : 1h24
Réalisateur : Jean-Luc Godard
Avec : Jean-Paul Battagia, Fabrice Aragno, Nicole Brenez
Distributeur américain : Kino Lorber