Jacques Torres inaugure le musée du chocolat de New York

Choco-Story, le premier musée du chocolat de New York, a ouvert ses portes le 7 mars dernier dans le quartier de SoHo. Créé par le chocolatier français Jacques Torres, le musée retrace l’histoire du cacao.

Un manuscrit, ou codex, maya trône dans la vitrine. L’artéfact — la copie d’un original datant des sociétés précolombiennes du IIIe siècle av. J.-C. — est l’une des premières traces écrites sur l’histoire du cacao dans le monde. « D’après les légendes urbaines de l’époque, le cacao donnait des forces divines aux hommes », explique Jacques Torres en déambulant entre deux rangées de faux plants de cacaotiers. « Les Mayas buvaient du chocolat chaud pour les grandes occasions : c’était le champagne de l’époque ! »

Il y a trois ans, Jacques Torres s’allie au Belge Eddy Van Belle, déjà propriétaire de cinq musées du chocolat dans le monde. Torres apporte son nom ainsi qu’un local, Van Belle s’occupe des artéfacts. Choco-Story, le premier musée du chocolat de New York, ouvre ses portes le 7 mars dernier. Le musée a vocation pédagogique et entend sensibiliser les Américains à la culture du chocolat. « Choco-Story retrace le processus de fabrication, de la fève à votre assiette, et les caractéristiques d’un bon chocolat », explique le Français, propriétaire de huit chocolateries à New York.

Si les Américains et les Français consomment du chocolat en quantité équivalente, leurs goûts diffèrent. Jacques Torres estime que 80% des industriels américains réalisent l’essentiel de leurs recettes grâce aux ventes de chocolat au lait, sucré et moins fort en cacao. « Mes clients viennent à l’inverse chercher un chocolat sans additifs, sans conservateurs, à l’image des goûts des Français », explique-t-il. « Soixante pour cent de mes ventes sont des produits à base de chocolat noir. »

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Jacques Torres au milieu de faux plants de cacaotiers au musée Choco-Story de New York. © Charlène Colonnier

Le musée a déjà accueilli trois cents visiteurs : touristes de passage, fins connaisseurs, mais aussi jeunes adultes et familles avec enfants. Un nouveau public qui ravit le Varois d’origine. « La génération millénium se déplace de moins en moins en magasin et privilégie les achats en ligne », analyse-t-il. « Le seul moyen d’éduquer les jeunes Américains au bon chocolat était de leur offrir une expérience sensorielle. »

A la fin du circuit, une jeune femme en habits traditionnels mexicains explique aux visiteurs les différentes phases de préparation d’un chocolat chaud maison. Moudre les fèves de cacao rôties, mélanger la poudre de cacao à de l’eau chaude et fouetter le mélange jusqu’à obtention de la mousse. Sucre, cannelle et poudre d’anis sont mises à disposition du public. L’amertume du cacao pur en surprend plus d’un, habitués au chocolat en poudre très sucré vendu en grandes surfaces. « Pour reconnaître un bon chocolat au supermarché, retournez la plaquette. Il doit y être indiqué sur l’étiquette : pâte de cacao, beurre de cacao, sucre, lécithine [acides gras] et vanille », explique le chocolatier. « S’il y a plus d’ingrédients, reposez-la ! »

Choco-Story
350 Hudson Street
New York, NY 10014
(212) 414-2462

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