Faut-il armer la police municipale en France ?

Deux députés français recommandent de suivre l’exemple américain et d’armer les policier municipaux en France. 44% des 21 000 membres de cette force locale portent aujourd’hui un pistolet pendant leur service.

D’octobre 2013 à mars 2018, on comptait 78 tentatives d’actes terroristes en France. Un chiffre qui « affecte la manière de penser la sécurité nationale », constate le site américain Quartz. Sollicités dans la lutte antiterroriste, les policiers municipaux doivent souvent attendre l’arrivée de la police nationale ou des gendarmes, mieux équipés pour intervenir.

Si le taux d’armement des policiers municipaux a augmenté suite aux attentats de Charlie Hebdo et du 13 novembre 2015, les maires doivent toujours justifier leur décision d’armer les policiers de leurs communes. Le rapport propose de leur fournir des armes semi-automatiques. Une décision qui pose la question du rôle de cette force locale : doivent-ils être sur le terrain pour protéger la population, ou participer à la lutte contre la criminalité ?

Le site Quartz rappelle néanmoins que l’armement n’est pas un gage de sécurité. Aux Etats-Unis, où les policiers en uniforme sont équipés de pistolets « la militarisation des forces de l’ordre […] est allée de pair avec une augmentation de morts parmi les civils ».

En France, le droit de porter une arme n’est pas inscrit dans la Constitution. Le taux d’armement y est néanmoins de 20%. Aux Etats-Unis, où le deuxième Amendement protège ce droit, on compte 120 armes pour 100 personnes, mais il reste nécessaire d’avoir un permis. Certains Etats, comme la Californie ou New York, sont plus restrictifs et encadrent davantage le port d’armes.