Education en ligne

Enseignants 2.0 : un lycée franco-américain en ligne

Le premier lycée franco-américain en ligne, OFALycée, ouvrira ses portes virtuelles en septembre 2020. Son objectif ? Préparer à l’examen français du Baccalauréat les élèves inscrits dans le système américain.
Géraldine Guillermin (à droite) et les autres co-fondateurs d’OFALycée. © OFALycée

Chaque année aux Etats-Unis, 400 lycéens passent le Baccalauréat, le diplôme qui sanctionne en France l’accès aux études supérieures. Quatorze établissements, la plupart privés et onéreux, préparent à l’examen aux U.S.A. ; peu de lycéens osent l’examen en candidats libres. « La charge de travail est monumentale pour un élève inscrit dans le système américain qui doit suivre le programme français de son côté », explique Géraldine Guillermin, ancienne directrice du lycée à l’Ecole internationale de Boston. « Il existe un demande de la part des familles françaises aux Etats-Unis, qui souhaitent plus de voies d’accès au Baccalauréat. »

Ce qui a conduit la Française, qui vit dans le Massachusetts depuis 22 ans, à créer OFALycée : une structure de formation en ligne ouverte aux élèves de la sixième (6th grade) à la terminale (12th grade). L’offre se distingue de celle du CNED, le Centre national d’enseignement à distance, qui dispense des cours de niveau primaire, collège et lycée. OFALycée est un complément au système américain.

Une offre de cours personnalisée

« Une grande partie des matières au programme du Baccalauréat dont les langues, les mathématiques, les sciences et le sport sont couvertes par le système américain », explique Géraldine Guillermin. « Nos professeurs renforceront et compléteront les acquis dans ces matières et enseigneront les matières qui ne sont pas couvertes par le programme américain : la littérature française, la philosophie, les sciences économiques et sociales, et l’histoire-géographie. »

Si un élève inscrit dans un lycée américain suit des cours de physique, par exemple, il complétera son cursus en ligne par des cours de chimie et de méthodologie pour se préparer à l’épreuve de physique-chimie du Baccalauréat. « Plus l’élève suivra des cours américains de niveau avancé, le moins de cours français il aura besoin pour compléter son éducation et être prêt pour l’épreuve du Bac. »

OFALycée prévoit des cours sous forme de courtes vidéos entrecoupées d’exercices interactifs. Deux fois par semaine, une consultation vidéo en direct permettra aux professeurs de faire le bilan de la semaine avec leurs élèves, par groupe de six. « Les lycéens devront être suffisamment organisés pour travailler par eux-mêmes entre chaque cours », concède Géraldine Guillermin, qui anticipe sept à dix heures de travail à la maison par semaine.

« L’ambiance d’une classe traditionnelle »

Une professeure de théâtre, coach en développement personnel, sera chargée d’animer la communauté des élèves et de « recréer l’ambiance d’une classe traditionnelle ». Trois autres enseignants de l’Ecole internationale de Boston ont été recrutés : une professeure de sciences économiques et sociales, un professeur de mathématiques et un professeur de philosophie. Géraldine Guillermin enseignera l’histoire et la géographie, son premier métier, et les postes de professeur de sciences de la vie et de la terre et de physique-chimie restent à pourvoir.

La production des vidéos pédagogiques a commencé : les inscriptions ouvriront le 6 janvier. Compter 4 900 dollars par an au niveau collège et 9 900 dollars au niveau lycée, deux à quatre fois moins que pour un établissement privé aux Etats-Unis. Les premiers élèves d’OFALycée feront leur rentrée en septembre. Comme leurs camarades du Lycée français de New York, de Chicago ou de Los Angeles, les lycéens auront plusieurs examens blancs. Ils devront cependant se rendre dans l’un des neuf centres d’examen américains pour passer le Baccalauréat.

« Notre programme exige un investissement en termes de temps », acquiesce Géraldine Guillermin. « Notre objectif est d’accompagner les élèves pour qu’ils puissent passer le Bac dans les meilleures conditions possibles et de montrer que le système scolaire français et le système scolaire américain sont complémentaires. »