Les législatives, une élection symbolique

En juin, chacune des 577 circonscriptions législatives françaises désignera un député qui siègera pendant cinq ans à l’Assemblée nationale. Les Français résidant en Amérique du Nord éliront leur représentant parmi 17 candidats les 3 et 17 juin prochains.

On peut prévoir sans risque qu’en Amérique du Nord vont s’affronter deux candidats majeurs pour siéger à l’Assemblée nationale : Frédéric Lefebvre, député sortant investi par les Républicains, et Roland Lescure, représentant du mouvement En marche ! d’Emmanuel Macron. Il y a cinq ans, cette élection avait mobilisé environ 12,47% des Français inscrits dans les consulats et Lefebvre fut élu avec 53,75% des voix — soit 6,45% des électeurs inscrits en Amérique. Les Français installés à l’étranger savaient à peine qu’ils avaient — pour la première fois — le droit de désigner un député.

Cette fois-ci devrait être différente si on en juge par la participation significative au scrutin présidentiel : 44,35% des inscrits. Sans doute ne retrouvera-t-on pas un score aussi élevé les 3 et 17 juin prochains [les Français de métropole voteront les 11 et 18 juin], mais nombre d’électeurs de Macron, arrivé nettement en tête au Canada et aux Etats-Unis, souhaiteront voter Lescure pour donner au président une majorité renouvelée. Les nostalgiques de la candidature de Fillon et les plus conservateurs — au sens américain du terme — préféreront reconduire Lefebvre.

Tout scrutin ayant une dimension locale, Lescure devra convaincre que bien qu’habitant Montréal, il représentera aussi les Français des Etats-Unis. Et bien que banquier, il écoutera les revendications modestes et terre à terre des Français expatriés soucieux des frais scolaires, de santé et de leurs retraites. L’Amérique du Nord est globalement plus à droite que la métropole, mais cette élection n’opposera pas tant la droite à la gauche, que le renouvellement à la tradition. Le résultat est donc incertain ici et là-bas.

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