France Should Adopt a Zero-Tolerance Policy

Au lendemain de l’attentat de Nice, le 14 juillet, et de l’exécution d’un prêtre catholique en Normandie par deux “soldats” de Daesh, le 26 juillet, Guy Sorman estime que “la France devrait appliquer la méthode new-yorkaise de la Tolérance zéro”.

Les Français sont abasourdis par le meurtre du prêtre Jacques Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray. Ils le sont plus encore par l’incompétence des services de sécurité et de la magistrature. Les deux meurtriers étaient connus de la police. L’un d’entre eux avait été incarcéré, puis libéré par un juge qui avait cru aux promesses de rédemption d’un voyou de 19 ans. L’autre était soupçonné par les services de renseignement de planifier un attentat imminent, mais l’information n’a pas atteint la police. Ceci rappelle le désordre sécuritaire qui existait aux Etats-Unis avant les attentats du 11 septembre 2001.

Il serait grand temps que les dirigeants français comprennent que nous ne sommes pas plus “en guerre” contre l’Islam que contre l’islamisme—une vieille thèse à la Samuel Huntington, dénuée de sens—, mais confrontés à des criminels ordinaires pour qui le djihad est une couverture qui légitime, à leurs yeux, un désir de violence totale. Rappelons que tous les prétendus djihadistes en France et en Belgique avaient tous commis des délits antérieurs, avaient tous été arrêtés par la police et que tous souffraient de troubles psychiatriques signalés par des médecins et leur famille. Il n’est donc d’aucune utilité, comme s’y emploie le gouvernement Hollande, de faire patrouiller de jeunes militaires dans les rues de Paris. La lutte contre ce nouveau banditisme exige du renseignement en amont, une coordination entre police et justice, et le maintien en prison des délinquants condamnés et dangereux.

Au lieu de grands discours sur la guerre contre l’islamisme et des opérations militaires à l’étranger, on suggérera que les djihadistes soient traités comme des criminels ordinaires. La France doit appliquer la méthode new-yorkaise de la Tolérance zéro. Tout délit, aussi insignifiant soit-il, mérite d’être traité sévèrement. Les juges doivent être irascibles et les peines exécutées. Ce qui a permis de réduire massivement la criminalité à New York, ville imitée par la plupart des métropoles américaines, vaudra aussi pour la France. Cela suppose une profonde évolution de notre pensée sécuritaire.