“Frantz” by François Ozon Arrives in U.S. Theaters

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Oyez, oyez ! Le dernier film de François Ozon, Frantz, sort ce mercredi dans les salles obscures américaines. Porté par les acteurs Pierre Niney et Paula Beer, ce film de facture étonnamment classique plongera le spectateur dans l’Allemagne de 1919.

Parce qu’un lecteur averti en vaut deux, il convient de signaler que Frantz est un objet déroutant. Hormis quelques passages en couleur, le film est entièrement tourné en noir et blanc, et presque intégralement en langue allemande. Il convient cependant de s’accrocher. Parce que ce noir et blanc est d’une incroyable modernité d’abord. Et parce que ce film divisé en deux parties — la première en Allemagne et la deuxième en France — offre une belle leçon de cinéma où jeux de fausses pistes, effets miroirs et faux-semblants tiennent le spectateur en haleine.

Frantz est librement inspiré d’un film américain réalisé par Ernst Lubitsch en 1932, Broken Lullaby (L’homme que j’ai tué en français). Lui-même adapté de la pièce de théâtre du même titre écrite en 1925 par Maurice Rostand, le fils de l’écrivain Edmond Rostand. Le tronc commun à ces trois œuvres est l’histoire d’un jeune soldat français, Adrien interprété chez Ozon par l’excellent Pierre Niney qui, faut-il le rappeler, est pensionnaire de la Comédie française. Au lendemain de l’Armistice de 1918, Adrien se rend en Allemagne dans la famille d’un soldat mort dans les tranchées. A ses parents et sa fiancée anéantis, Adrien révèle avoir été très proche de Frantz.

D’abord hostiles au jeune Français, encore ennemi officieux de la nation, les parents vont peu à peu s’attacher à lui, jusqu’à lui donner la place du fils disparu. La jeune fiancée en deuil (interprétée par la sublime Paula Beer, véritable révélation du film) va aussi s’éprendre de ce mystérieux Français qu’elle sait gré d’apporter un peu de réconfort à ses parents, avec ses nombreuses anecdotes joyeuses sur la vie à Paris et son amitié avec Frantz avant la guerre. Démonstration étonnante sur la lâcheté, doublée d’une réflexion sur le pacifisme, ce film est aussi un hommage aux femmes en temps de guerre, une ode à la vie et au pardon sur fond de relations franco-allemandes bafouées.

La bande annonce :