Pour la première fois, un film est entièrement réalisé grâce à des peintures faites à la main. Ses concepteurs se sont inspirés de plus de 120 toiles de Vincent Van Gogh pour retracer le parcours hors normes de l’immense artiste, incompris de son vivant. Le film sortira en salles à New York le 22 septembre, à Los Angeles le 29, puis nationalement le 6 octobre.
Donner vie aux toiles de Van Gogh, c’est le pari fou auquel se sont attelés la jeune réalisatrice polonaise, Dorota Kobiela et son co-auteur, le producteur Hugh Welchman. En animant des peintures à l’huile réalisées dans le style de Van Gogh, ils relatent les dernières semaines du peintre à Auvers-sur-Oise en région parisienne où il s’était installé après son séjour dans le sud de la France.
“Il s’agit d’une forme d’enquête sur la vie et la mort controversée de Vincent Van Gogh, racontée à travers ses tableaux et les personnages qui y figurent. Pour bâtir l’intrigue, nous nous sommes inspirés de l’importante correspondance qu’il a échangée avec sa famille”, explique Dorota Kobiela. “Son œuvre est le vrai protagoniste du film.”
Le récit démarre à l’été 1891, un an après le suicide de Vincent Van Gogh. Armand Roulin est chargé par son père, le facteur Joseph Roulin (qui était très lié au peintre et l’un de ses modèles favoris) de remettre une lettre posthume à Théo, le frère de Vincent. Armand, peu enchanté par l’amitié entre son père et l’artiste, n’est pas franchement ravi par sa mission. A Paris, le frère de Van Gogh est introuvable. Le jeune homme finit par apprendre que Théo, anéanti par la disparition de son frère aîné, ne lui a survécu que de quelques mois. Comprenant qu’il a mal jugé Van Gogh, Armand se rend à Auvers-sur-Oise pour tenter d’élucider les circonstances mystérieuses qui ont entouré sa mort…
Le film a d’abord été tourné en prises de vue réelles avec des acteurs en chair et en os. Ces images ont servi de canevas de travail aux animateurs (une équipe d’une centaine d’artistes recrutés dans toute l’Europe et formés pour l’occasion) qui ont peint directement sur les rushs, en cherchant à être le plus fidèle possible à la technique et au style de Van Gogh. Pour chaque plan, les peintres ont utilisé le même tableau qu’ils modifiaient imperceptiblement de prise en prise. L’ensemble a ensuite été retravaillé sur ordinateur pour assouplir les transitions. Un travail colossal qui aura duré plus de quatre ans pour aboutir aux 62 450 images qui constituent le film. Chaque début et fin de plan est la copie d’une œuvre de Van Gogh : au total, 94 tableaux ont été reconstitués intégralement et 31 partiellement.
Le résultat est une splendeur visuelle dans laquelle s’animent des toiles parmi les plus célèbres au monde, de La nuit étoilée au Portrait du docteur Gachet en passant par le Champ de blé avec corbeaux ou Le Café de nuit. Si la trame narrative du film est très classique et son propos parfois un peu trop didactique, ne boudons pas notre plaisir : La Passion Van Gogh se savoure comme un tableau géant, explosant de couleurs, peint et modelé en continu devant nos yeux ébahis… Magique !
La bande annonce :