La Francophonie’s Decision Confirms the Rebirth of French in Louisiana

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La candidature de la Louisiane à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a été acceptée le 11 octobre dernier. Mais à Paris comme à Baton Rouge, la « bataille » de la Francophonie en Louisiane ne fait que commencer.

La Louisiane a désormais sa place au sein de la Francophonie institutionnelle. L’Etat américain, qui compte plus de 5% de francophones dans sa population et 5 000 élèves inscrits dans un programme d’immersion bilingue français-anglais, a rejoint l’OIF comme membre observateur à l’occasion du XVIIe sommet de la Francophonie, qui s’est tenu à Erevan en Arménie. De manière symbolique, le drapeau de l’Etat a été placé devant le fauteuil marqué “Louisiane” à la table des membres observateurs.

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« Pour des raisons linguistiques et historiques, il était naturel d’accueillir la Louisiane dans la grande famille francophone », commente Bertin Leblanc, le porte-parole de l’OIF. Le Mexique et l’Etat fédéral canadien ainsi que plusieurs provinces dont le Québec, le Nouveau-Brunswick et l’Ontario en sont déjà membres, mais la Louisiane est le premier Etat américain à intégrer l’organisation.

A Lafayette, on se réjouit de cette reconnaissance. « On est sur un nuage », se réjouit Peggy Feehan, la directrice du CODOFIL, l’agence en charge des affaires francophones qui a soumis la candidature louisianaise en avril dernier. [La candidature a été lancée il y a deux par un Louisianais installé à Paris, Scott Tilton.] « Il faut que l’on se serve de la décision de l’OIF comme d’un tremplin pour multiplier les échanges avec les 87 autres Etats et gouvernements membres de l’organisation. »

Informer les Louisianais

La directrice du CODOFIL prépare l’avenir en collaboration avec le gouverneur à Baton Rouge, la capitale politique et administrative de la Louisiane, et le sénateur Eric Lafleur, le porte-parole des parlementaires francophiles de l’Etat. « Nous avons un important travail de sensibilisation à faire : tout le monde en Louisiane ne connaît pas encore l’OIF. »

Le CODOFIL compte sur un mandat du gouverneur pour représenter l’Etat lors des futures réunions de l’OIF. La Louisiane a été invitée à participer à la Commission permanente de la Francophonie au début de l’année 2019, à la Conférence interministérielle à Monaco les 30 et 31 octobre 2019, et au Sommet de la Francophonie qui aura lieu en Tunisie en 2020. La Louisiane prendra aussi part aux prochaines conférences de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et de l’Agence universitaire de la Francophonie.

Pour le sénateur Eric Lafleur, qui est né à dans une famille francophone de Ville Platte, en Louisiane, l’événement revêt une importance historique. « Le français jouit d’une réputation qu’il n’avait pas il y a encore dix ans », explique-t-il. « La décision de l’OIF confirme la renaissance du français en Louisiane. Nous devons poursuivre nos efforts dans ce sens. » D’autres projets sont en cours : créer de nouvelles écoles bilingues et leur allouer davantage de ressources, poursuivre la formation des enseignants bilingues, développer l’économie du tourisme francophone et améliorer l’accueil des visiteurs au moyen d’un affichage en français et en anglais. A l’avenir, ajoute le sénateur, « nous pourrions également accueillir une réunion de l’OIF à La Nouvelle-Orléans, à Lafayette ou à Baton Rouge — ce serait l’occasion de faire connaître la Francophonie aux Etats-Unis et vice-versa ».

Un temps d’apprentissage

Quel rôle l’OIF jouera-t-il dans la renaissance du français en Louisiane ? « C’est encore trop tôt pour se prononcer », estime Bertin Leblanc. « Il faut donner à la Louisiane le temps de se familiariser avec les pratiques de notre organisation. » L’accueil des conférences de l’OIF est traditionnellement réservé aux membres associés et aux membres de plein droit. L’Arménie, qui a accueilli le Sommet de la Francophonie cette année, est membre depuis 2004.

La position de la Louisiane sur l’échiquier de la Francophonie dépendra aussi de la nouvelle secrétaire générale de l’OIF. La Rwandaise Louise Mushikiwabo, qui succédera à Michaëlle Jean le 7 janvier prochain, « connaît très bien les Etats-Unis », assure le porte-parole de l’OIF. Elle a étudié dans le Delaware, a longtemps travaillé comme traductrice à Washington D.C. et a épousé un Américain.

La Louisiane doit encore verser sa cotisation annuelle — environ 10 000 dollars pour un membre observateur — avant de devenir officiellement membre de l’OIF. « Mais on peut commencer dès à présent à bâtir des ponts avec le monde francophone », précise Peggy Feehan. « Nous avons le vent dans les voiles ! »