A Celebration of Diversity at the French Consulate in New York

Cinquante-sept étrangers venus de seize pays ont récemment été naturalisés français lors d’une cérémonie au consulat de France à New York.

Qui a dit et en quelle occasion : “Notre pays n’est pas une patrie de sang, mais d’adhésion à des valeurs communes” ? Qui a célébré la “diversité d’origine” des nouveaux citoyens, à l’occasion de leur naturalisation ? On pourrait croire à l’une de ces sessions collectives aux Etats-Unis, quand un magistrat accueille de nouveaux citoyens. Mais cet éloge de la diversité revient à Anne-Claire Legendre, consule de France à New York, célébrant la nouvelle citoyenneté de Cinquante-sept candidats issus de seize pays aussi différents que les Etats-Unis, la Suisse, le Burkina-Faso, la Lettonie, le Maroc, la Colombie et l’Argentine.

Dans une sorte de chassé-croisé historique, la France accorde plus volontiers que naguère la nationalité, quelle que soit l’origine des demandes (pourvu qu’elles soient légales), alors que l’Amérique de Trump semble de plus en plus redouter cette diversité. S’agit-il de tendances durables ? On ne le sait pas, car en France comme aux Etats-Unis, deux nations fondées sur le droit du sol, la loi évolue sans cesse vers la restriction ou l’ouverture en fonction de l’opinion publique et des gouvernements. Mais qu’on s’en réjouisse ou qu’on le regrette, la France n’est plus gauloise et chrétienne et l’Amérique n’est plus blanche : la diversité l’emporte inéluctablement. La consule de France a l’intelligence de s’en réjouir et les Trumpistes sont assez bigots pour le regretter. Tant pis pour eux.

Un regret tout de même : pour avoir été naturalisé deux fois, français et américain, la cérémonie française manque encore de la solennité qui imprègne le rite américain avec son serment à la Constitution. Mais il est vrai que la Constitution française est trop variable pour qu’on s’engage à la défendre.