A Real Choice for French Voters

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Ce week-end, les Français seront appelés à élire, parmi onze candidats, leur futur président de la République. Le multipartisme français déroute les Américains, habitués à faire leur choix entre un Démocrate et un Républicain.

Malgré le nombre élevé de candidats, l’élection présidentielle française offre un choix clair aux électeurs. A rebours de tous les scrutins précédents, la ligne de partage ne se situe pas entre la droite et la gauche, mais entre ce que l’on peut appeler la société ouverte et la société fermée. Cette ligne représente une nouvelle frontière.

Du côté de la société fermée, on trouve essentiellement Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Tous deux sont favorables à un Etat autoritaire et hostiles à l’Europe et à l’économie de marché. Ils sont plus conciliants avec les despotes russes et chinois qu’avec les Etats-Unis. Une importante distinction, toutefois, Le Pen est xénophobe et anti immigration ; Mélenchon ne l’est pas. Du côté de la société ouverte se situent Emmanuel Macron, François Fillon et Benoît Hamon. Hamon est plutôt social-démocrate, favorable à l’intervention de l’Etat et à la libération des mœurs (à la légalisation du cannabis en particulier, comme dans le Colorado et au Canada). Fillon est un libéral conservateur, pro-européen, qui se réclame de Margaret Thatcher. Macron, enfin, l’outsider centriste, incarne le renouvellement de la classe politique : il est un libéral classique en économie et sur les mœurs et pour un Etat restreint, plus Reaganien que Thatchérien.

Si l’on additionne les intentions de vote, il en ressort que la moitié des Français sont plutôt révolutionnaires (Le Pen, Mélenchon) : ils ne s’accommodent pas de la France telle qu’elle est. L’autre moitié (Hamon, Fillon, Macron) souhaite améliorer la société, mais ne pas en changer. L’étonnant est qu’un tiers des électeurs envisagent de s’abstenir, peut-être parce qu’ils ont du mal à se situer sur la nouvelle fracture société ouverte/société fermée, plutôt que gauche-droite à laquelle ils étaient habitués. Peut-être les candidats n’ont-ils pas été très clairs sur ce sujet.