Les attentats n’ont pas endommagé l’attrait pour la France, qui demeure la première destination touristique au monde. Les obstacles viennent plutôt de l’Etat français.
Malgré les récents attentats (et les désaxés qui se baladent, couteau à la main, au pied de la Tour Eiffel), l’attrait pour la France n’a pas été durablement endommagé. La France reste la première destination touristique au monde avec environ quatre-vingts millions de visiteurs par an, devant les Etats-Unis et l’Espagne. “Le tourisme est un trésor national, un potentiel exceptionnel”, a récemment déclaré le Premier ministre Edouard Philippe. Cette industrie emploie près de deux millions de Français, ce qui en fait l’une de nos rares activités nationales en croissance.
Notre pays, paradoxalement, bénéficie plutôt d’un regain d’intérêt pour les Français eux-mêmes et de nombreux Européens dissuadés de passer leurs vacances en Afrique du Nord : la France est comparativement plus sûre. A l’actif du tourisme en France, l’accueil des étrangers s’améliore. S’il reste des garçons de café odieux, tradition nationale, la plupart maîtrisent maintenant quelque langue étrangère — les anglophones et les autres ne sont plus rabroués.
Les obstacles viennent plutôt de l’Etat français qui fait la chasse aux locations Airbnb, rançonne les hôteliers et les restaurateurs et impose un code du travail incompatible avec les services attendus des visiteurs. Le nouveau gouvernement Macron jure qu’il va lever ces obstacles. Pour atteindre “cent millions [de touristes] en 2020”, le Premier ministre a promis de simplifier les visas touristiques et de réduire le temps d’attente aux aéroports. On voudrait y croire.
Dans l’attente, les touristes étrangers font preuve d’une admirable patience. Visiter le Périgord ou les châteaux de la Loire, cela se mérite quand il faut patienter deux heures à l’aéroport de Roissy et découvrir des boutiques fermées le dimanche là où la loi interdit de travailler.