Les samedis 3 et 17 juin prochains, les Français résidant aux Etats-Unis et au Canada éliront leur représentant parmi dix-sept candidats. Damien Régnard, candidat de divers droite, nous parle de son programme.
France-Amérique : Présentez-vous. Qu’est-ce qui fait de vous le candidat idéal pour représenter les Français d’Amérique du Nord ?
Damien Régnard : J’habite depuis plus de vingt ans en Louisiane, à La Nouvelle-Orléans. J’ai passé mon enfance entre Paris, Montréal et Lyon, fait mes études à Aix-en-Provence avant de m’installer en région parisienne pour débuter ma carrière professionnelle. Mes origines familiales sont dans le Cantal. Je suis entrepreneur dans les services au commerce international. Je suis un homme intègre souhaitant mettre l’humain au cœur de mon action politique. Avec mon ancrage solide, mon profond engagement dans le tissu associatif local et mes rôles d’élu, je pense être le candidat qui connaisse et puisse répondre au mieux aux attentes des Français d’Amérique du Nord.
Les Lycées Français d’Amérique du Nord sont hors de portée pour la plupart des familles expatriées. Quelles mesures proposez-vous pour généraliser les bourses et en faciliter l’accès ?
Le réseau d’écoles ne répond plus aux attentes de nos concitoyens. Il faut adapter les critères d’attribution des bourses en fonction des coûts locaux. Je suis le seul candidat à promouvoir une refonte législative de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger, comme le recommande la Cour des comptes depuis plus de dix ans. L’Etat ne peut continuer à ponctionner dans la trésorerie des Lycées Français (plus de 100 millions d’euros pour 2017). Nous devons diversifier l’offre : programmes after school, français langue maternelle, écoles à charte, collaborations public-privé, etc. Je propose aussi la création d’un rectorat pour les Français de l’étranger pour mieux gérer les problématiques qui leur sont propres.
Quelles réformes proposez-vous pour faciliter l’accès aux soins pour les Français résidant en Amérique du Nord ?
C’est une question très complexe, car les systèmes sont extrêmement différents entre les Etats-Unis et le Canada, et même d’un Etat ou d’une province à l’autre. En tant qu’administrateur de la Caisse des Français de l’étranger, je souhaite que nous ayons une offre qui réponde mieux aux réalités rencontrées par nos concitoyens. Je travaille notamment avec le nouveau conseil d’administration de la CFE pour adapter aux spécificités de l’Amérique du Nord les prestations offertes. La mise en place d’un guichet unique permettrait aussi un accueil centralisé et une meilleure gestion des requêtes.
Comment comptez-vous améliorer la participation des Français de la première circonscription à la vie politique française, et notamment l’accès au vote ?
Je soutiens une forte simplification du vote par correspondance, ainsi qu’une gestion délocalisée pays par pays, sur le modèle du système mis en place pour les Italiens de l’étranger. Il me paraît aussi essentiel de rétablir dès que possible le vote par internet : nous devons offrir une procédure sûre, fiable et qui empêche toute intrusion dans le processus démocratique, mais le système doit aussi être souple, accessible et facile à utiliser. Enfin, ouvrons davantage de bureaux et de lieux de vote à travers l’ensemble du territoire en fonction de l’importance de nos communautés dans différentes régions.
Quelles réformes du statut fiscal des Français de l’étranger prévoyez-vous ?
On ne peut plus postuler, comme le font certains candidats, qu’il existe un ‘donnant donnant’ entre l’Etat et les Français de l’étranger. L’application sans contrepartie de la CSG [contribution sociale généralisée] ou encore les ponctions effectuées sur les frais de scolarité des familles montrent clairement qu’il s’agit plutôt d’un ‘donnant prenant’ ! Ma priorité est la suppression immédiate de la CSG/CRDS [contribution sociale généralisée/contribution pour le remboursement de la dette sociale] pour les Français de l’étranger, ainsi que le remboursement des sommes perçues, tel qu’exigé pour nos compatriotes établis en Europe par Bruxelles et le Conseil d’Etat. Il faut rétablir une justice fiscale pour les Français de l’étranger.
Enfin, quelles mesures proposez-vous pour faciliter le retour en France des expatriés ?
Il est anormal que des Français rentrant en France connaissent un délai de carence de trois mois auprès de la Sécurité sociale. Nous devons garantir l’accès aux soins dès leur retour. Créons un guichet unique pour les démarches administratives du retour en France. Par ailleurs, de nombreux numéros n’étant pas joignables depuis l’étranger, nous devons simplifier leur accessibilité, avec des plages horaires aménagées. Enfin, il est nécessaire de travailler avec les consulats pour mieux coordonner les démarches d’état civil avec les mairies.
=> Jusqu’au premier tour, les candidats répondront aux questions de France-Amérique sur des thèmes chers aux expatriés : l’éducation, la santé, la consultation politique, la fiscalité et le retour en France.