Les samedis 3 et 17 juin prochains, les Français résidant aux Etats-Unis et au Canada éliront leur représentant parmi dix-sept candidats. Frédéric Lefebvre, candidat des Républicains, nous parle de son programme.
France-Amérique : Présentez-vous. Qu’est-ce qui fait de vous le candidat idéal pour représenter les Français d’Amérique du Nord ?
Frédéric Lefebvre : Je partage mon temps entre notre immense circonscription et l’Assemblée, à Paris, où je suis l’un des députés les plus actifs. Cette mission de député demande mobilité quotidienne, expérience du travail parlementaire et contacts avec les décideurs français, américains et canadiens. J’ai d’excellentes relations avec Emmanuel Macron, nous échangeons très régulièrement et nous faisons confiance. Il sait mieux que quiconque que je vote ce qui est bon pour la France. Je suis le seul Républicain à avoir voté la loi Macron [pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques]. J’y ai d’ailleurs fait adopter une mesure sur FATCA [Foreign Account Tax Compliance Act] qui frappe les Français vivant aux Etats-Unis. J’ai aussi pu échanger avec le President Trump et le Premier ministre Trudeau.
Les Lycées Français d’Amérique du Nord sont hors de portée pour la plupart des familles expatriées. Quelles mesures proposez-vous pour généraliser les bourses et en faciliter l’accès ?
L’éducation reste une priorité. Je me suis battu contre la suppression de la prise en charge systématique des frais de scolarité et la baisse des bourses dans les Lycées Français. J’ai trois priorités : soutenir financièrement les parents qui scolarisent leurs enfants dans le système Français (j’ai obtenu une remise à plat du système à l’automne, il faudra également augmenter les aides) ; maintenir les homologations pour les écoles bilingues dans les zones où le système éducatif français est absent ; développer les programmes FLAM [français langue maternelle] et l’école du samedi en favorisant la mutualisation des ressources ou en offrant des enseignements à distance. J’ai investi 75% de ma réserve parlementaire dans l’éducation.
Quelles réformes proposez-vous pour faciliter l’accès aux soins pour les Français résidant en Amérique du Nord ?
Les problématiques sont différentes au Canada et aux Etats-Unis : attente dans un cas, coût dans l’autre. Sans compter Obamacare. L’une de mes fiertés est l’obtention de la carte vitale pour nos compatriotes retraités qui bénéficient d’une retraite du régime français, ainsi pris en charge lors de séjours en France. Demain, mon combat sera d’étendre ce droit à tous les régimes (fonctionnaires, artisans, professions libérales, commerçants…). Je défends aussi la suppression du délai de carence de trois mois pour les Français de l’étranger qui, contrairement aux étrangers, ne sont pas pris en charge immédiatement. C’est une injustice. Enfin, je suis en première ligne pour accompagner la signature de conventions bilatérales.
Comment comptez-vous améliorer la participation des Français de la première circonscription à la vie politique française, et notamment l’accès au vote ?
Je me bats pour le droit de vote par internet. Sa suppression pour ces législatives nous a choqué. J’avais proposé au président des solutions sécurisées, déjà appliquées en Estonie. Emmanuel Macron m’a confirmé qu’il y est favorable. Je souhaite que la France mette les moyens nécessaires pour permettre à nos compatriotes de voter dans des conditions acceptables. Ce qui s’est passé lors du scrutin présidentiel, à Montréal et ailleurs, est choquant. J’ai saisi directement le président qui a imposé des améliorations dès le second tour de la présidentielle. L’envoi des documents deux jours après le vote a également choqué. Je serai vigilant lors du scrutin législatif.
Quelles réformes du statut fiscal des Français de l’étranger prévoyez-vous ?
Sujet majeur sur lequel j’ai obtenu beaucoup d’avancées : alignement sur les plus-values ramenées de 33 à 19%, adaptation du prélèvement à la source. Je continuerai à me battre contre la CSG [contribution sociale généralisée], appliquée injustement alors que vous êtes sous protection sociale locale. Je suis intervenu pour obtenir le non cumul de la taxe sur les logements vacants et la taxe d’habitation. Je défends le maintien du statut de résidence principale pour le logement initial en France ou le droit de déduire les charges des impôts. J’ai combattu la mise en œuvre d’un impôt sur la nationalité et obtenu un engagement. Je veux qu’on arrête de pénaliser les Français qui partent à l’étranger.
Enfin, quelles mesures proposez-vous pour faciliter le retour en France des expatriés ?
Afin d’accompagner nos compatriotes qui font le choix de rentrer en France, j’ai construit avec la région Ile-de-France et l’UFE [Union des Français de l’étranger] d’Ile de France, pour cet automne, un guichet unique pour accompagner nos concitoyens dans leurs démarches de départ et de retour pour l’éducation, l’emploi, le logement ou la paperasse fiscale et sociale. Cette mesure s’étendra, je m’y emploie, aux autres régions de France à partir de 2018. J’ai déjà engagé des démarches avec les autres présidents de région. Il est primordial que la France accompagne les Français qui rentrent et je continuerai à me battre pour faciliter leurs démarches.
=> Jusqu’au premier tour, les candidats répondront aux questions de France-Amérique sur des thèmes chers aux expatriés : l’éducation, la santé, la consultation politique, la fiscalité et le retour en France.
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