“Aujourd’hui était une journée extraordinaire, il y avait des millions de personnes dans la rue pas seulement à Paris mais aussi dans le monde entier”, a déclaré la star hollywoodienne George Clooney en recevant le prix Cecil DeMille, honorant sa carrière et son engagement humanitaire. “Nous ne marcherons pas dans la peur. Nous ne le ferons pas… Alors, ‘je suis Charlie'”, a-t-il dit en français. Dans la salle de presse, il a aussi espéré que les attentats en France ne vont pas alimenter un sentiment anti-musulman en Europe et ailleurs.
En début de soirée, Theo Kingma, président de l’HFPA, qui remet les Golden Globes, avait affirmé que “nous devons être unis face à quiconque voudrait réprimer la liberté d’expression, partout, de la Corée du Nord à Paris”, suscitant une ovation debout. Il faisait aussi allusion à l’attaque informatique subie par Sony Pictures pour faire annuler la sortie du film parodique “L’interview qui tue!”, attribuée par les Etats-Unis à Pyongyang.
L’acteur Jared Leto a pour sa part déclaré “à nos frères, soeurs, amis et famille en France, nos pensées sont avec vous ce soir”. Il a ajouté en français “On vous aime. Je suis Charlie”.
Amy Adams, qui a reçu le Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie pour “Big Eyes”, a pour sa part déclaré dans la salle de presse que son “coeur est avec tout le monde à Paris et tous ceux qui sont victimes de la violence”. L’actrice Diane Kruger et le chanteur travesti autrichien Conchita Wurst arboraient dimanche à Beverly Hills un badge “Je suis Charlie”, tout comme George Clooney et Kathy Bates.
La Corée du Nord moquée
Les comédiennes Tina Fey et Amy Poehler, maîtresses de cérémonie pour la troisième et dernière fois, n’ont cessé lors de la soirée de faire allusion à l’attaque informatique de Sony Pictures, attribuée à Pyongyang, et qui visait à faire annuler la sortie de la comédie parodique “L’interview qui tue!”. “Aujourd’hui, nous célébrons tous les films de cinéma et télévision qui ont été approuvés par la Corée du Nord”, ont-elles lancé, tandis qu’une pseudo-militaire nord-coréenne s’est levée pour faire un “selfie” avec Meryl Streep avant de monter sur scène faire un prétendu discours. “Birdman”, la comédie dramatique du Mexicain Alejandro Inarritu, sur un ex-acteur de films de super-héros qui veut renouer avec la gloire au théâtre, était parti en tête de la course pour les Golden Globes avec le plus de nominations, suivi par “Boyhood”, qui concourt dans la catégorie des films dramatiques.
Ce long-métrage doux-amer sur un petit garçon qui devient un homme dans une famille déchirée, est devenu dès sa sortie cet été l’un des favoris de la critique, et son auteur Richard Linklater a reçu le prix du meilleur réalisateur. Parmi les lauréats, Patricia Arquette a été sacrée meilleure actrice dans un second rôle pour “Boyhood” et J.K. Simmons l’équivalent au masculin pour “Whiplash”.
Le “Globe” du meilleur film étranger est allé au russe “Leviathan”. En télévision, “Transparent” d’Amazon a été sacré meilleure série comique, un premier “Globe” pour le géant du commerce en ligne. C’est “The Affair” qui a reçu le prix équivalent pour une série dramatique. Diffusée par Showtime, mi-liaison torride mi-polar, c’est l’une des nouvelles séries les plus acclamées de la saison.
Vendredi soir, la presse américaine s’est interrogée sur une fuite accidentelle des gagnants sur le site des Golden Globes, qui a affiché brièvement les titres de “Selma” et “Into the Woods, Promenons-nous dans les bois” comme lauréats respectivement en drame et comédie. Le site du magazine Deadline, citant des porte-parole de la société gestionnaire du site internet des Golden Globes, affirmait samedi qu’il s’agissait d’un malencontreux affichage de deux films pris au hasard lors d’un test avant le jour J.