Parisian Bistros Appeal for Unesco World Heritage Status

Une association de cafetiers parisiens souhaitent faire inscrire leurs terrasses au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Une initiative soutenue “à fond” par la ville de Paris mais critiquée par le New York Times.

Les médias américains se passionnent toujours pour la culture française, avant tout lorsqu’ils y trouvent matière à controverse : un privilège réservé à la France. La preuve en est apportée cette semaine encore par le New York Times : la journaliste franco-américaine Claire Mufson interroge le bien-fondé de la pétition à l’Unesco des cafetiers et restaurateurs parisiens.

Ceux-ci demandent que leurs terrasses, “un creuset culturel vivant”, soient classées au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, en faisant observer que Paris sans terrasses de café ne serait pas Paris. C’est exact et les terrasses ont maintenant un attrait supplémentaire qui conduit à leur multiplication : il est permis d’y fumer, ce qui n’est plus le cas à l’intérieur. Alors, pourquoi proteste-t-on au New York Times ? La journaliste, venant au secours des provinces françaises, observe que les terrasses de bistrots ne sont pas spécifiquement parisiennes, mais honorent autant Bordeaux et Marseille : ce qui est exact.

Pour ma part, j’avancerai une autre objection. Cette notion de classement au patrimoine immatériel de l’humanité n’a aucun sens. On y trouve pêle-mêle “le repas gastronomique des Français” et la calligraphie chinoise, le fest-noz breton et le café turc, la dentelle d’Alençon et le yoga. Les bouquinistes et les couvreurs parisiens, emboîtant le bas aux cafetiers, seraient aussi candidats.

La vérité est que l’Unesco est une bureaucratie inutile en quête d’une vocation. Cette institution de l’ONU, somptueusement logée à Paris (les Etats-Unis s’en sont retirés en raison de son caractère systématiquement anti israélien) ne sert plus à rien depuis longtemps : en décernant des prix, l’Unesco tente de s’attirer les bonnes grâces du gouvernement qui la finance. Les bistrots parisiens ont en réalité moins besoin de l’Unesco que l’Unesco des bistrots. Et je ne propose pas de classer l’Unesco au patrimoine de l’humanité.