Les réformes fiscales engagées par Donald Trump et Emmanuel Macron ne font rien pour améliorer la situation économique et sociale de nos deux pays. Au contraire, elles enrichissent les super-riches et creusent davantage le fossé.
Donald Trump et Emmanuel Macron sont tous deux engagés dans des réformes fiscales parallèles qui ont pour effet, en France comme aux Etats-Unis, de peser sur les classes moyennes et d’alléger la contribution des plus riches, qu’il s’agisse des entreprises ou des particuliers. La démarche est classique puisque, dans tous les pays, l’Etat va chercher l’argent dont il a besoin auprès de ceux qui sont les plus faciles à taxer : les salariés et les retraités. Les pauvres n’ont pas de ressources et les riches — qui feraient d’excellents contribuables — adoptent toutes les stratégies fiscales imaginables pour échapper aux griffes du percepteur, le plus souvent en toute légalité.
On vient ainsi d’apprendre qu’Apple ne payait à peu près aucun impôt et que l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, n’en payait pas beaucoup non plus. A quoi sert-il alors en France d’éliminer l’impôt sur les biens mobiliers (évalués sur leur valeur en bourse) et aux Etats-Unis de réduire les taux sur les très gros revenus ? Pour faire plaisir à la poignée de super-riches que l’on fréquente ? Pour Trump sans doute, pour Macron je ne sais pas. Les deux présidents avancent des arguments économiques : si l’Etat laisse plus d’argent aux riches, ceux-ci investiront plus dans l’économie nationale. Ce qui est un pari risqué : les riches suivent des stratégies d’enrichissement qui sont indifférentes aux frontières nationales, qu’il s’agisse d’Apple ou de LVMH.
La distinction entre nos deux pays tient moins à ces politiques fiscales fumeuses qu’au comportement des riches et des super-riches. Aux Etats-Unis, ils donnent beaucoup aux œuvres philanthropiques, musées et universités pour se faire pardonner leur fortune. En France, les super-riches ne restituent rien volontairement et leurs rares fondations contribuent à la notoriété de leur marque et non au bien commun.