Léo (Félix Maritaud), 22 ans, vend son corps pour un peu d’argent en lisière du Bois de Boulogne ou d’un aéroport. Jeune homme romantique mais “sauvage”, il vit dans la rue ou en squat, au jour le jour, encaisse les coups, les insultes, ingère des drogues, de l’alcool et des nourritures douteuses. Jusqu’à ce qu’il rencontre Ahd (Eric Bernard) qui se prostitue aussi et dont il tombe amoureux. Mais ce dernier le rejette. En suivant au plus près son personnage, le film joue d’une image frontale, quasi-documentaire, sans pour autant être complaisante ou pornographique.
Au cours de l’écriture, le réalisateur dit avoir eu à l’esprit le personnage de Mona dans Sans toit ni loi d’Agnès Varda et celui de Paul Newman dans Luke la main froide, “ce type rêveur et déconnecté qui se retrouve en prison parmi les caïds […], un inadapté, un peu poète, [qui] n’a peur de rien, […] encaisse les violences, les humiliations, mais se relève toujours”. Cette sincérité rappelle le cinéma de Pier Paolo Pasolini. Sauvage est également la révélation d’un jeune acteur, Félix Maritaud, prodigieux dans le rôle de Léo et déjà remarqué précédemment dans 120 battements par minute de Robin Campillo. Un premier long-métrage qui confirme la vitalité du nouveau cinéma d’auteur français.
Sortie américaine :10 avril 2019
Durée : 1h37
Réalisateur : Camille Vidal-Naquet
Avec : Félix Maritaud, Eric Bernard, Nicolas Dibla, Philippe Ohrel, Marie Seux
Distributeur américain : Strand Releasing
Article publié dans le numéro d’avril 2019 de France-Amérique