Tournée d’hommage à Jacques Brel recherche salle de concert à New York

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Le 1er novembre 1966, sur la scène d’un Olympia plein à craquer, un Jacques Brel épuisé entame sa tournée d’adieu. Avant de donner son ultime récital à Roubaix le 16 mai 1967, le chanteur enchaîne les concerts à Paris, à Londres et à New York.

“Alors honnêtement, je n’avais pas du tout envie de faire New York”, confie plus tard Jacques Brel au micro de l’ORTF. “Ça faisait deux ou trois ans qu’on me tyrannisait pour que je fasse New York—même pas des Américains, des Français surtout ! Carnegie Hall représente, paraît-il, quelque chose dans cet espèce d’Olympe du show-business.” Le 4 décembre 1966—et à nouveau en février 1967—Jacques Brel monte sur la scène du Carnegie Hall. La salle de la 7e Avenue est pleine, le public est à majorité francophone. “A la fin ils se sont levés et les acclamations ont duré très longtemps. J’ai rarement eu du succès comme ça dans ma vie.” La presse américaine évoque un “ouragan magnétique”.

“Se retrouver cinquante ans après”, recréer la dernière tournée de Jacques Brel avec l’aide d’un sosie et d’un orchestre symphonique de 45 musiciens, c’est aujourd’hui le projet d’Erio Tac, un agent artistique et chroniqueur bénévole pour un site web d’informations culturelles à Perpignan.

Il y a quelques années, Erio Tac fait la connaissance de Pascal Peiffer. Pianiste et compositeur classique sorti du Conservatoire Royal de Liège, ce dernier a réécrit vingt chansons de Jacques Brel afin de pouvoir les jouer avec les 45 musiciens de l’orchestre qu’il dirige à Bruxelles, l’Euro Symphonic Orchestra. Avec Erio Tac dans le rôle de metteur en scène et de producteur et les chanteuses Patricia Kaas et Maurane au micro, l’orchestre donne un premier concert sur la Grand-Place de Bruxelles en 2003.

Un autre hasard place ensuite Erio Tac sur le chemin de Jacques Hermes, un interprète qui “chante Brel depuis une quinzaine d’années” et qui, bien maquillé, a “une certaine ressemblance” avec le chanteur. Erio Tac reprend son rôle de producteur, met en relation l’interprète et le chef d’orchestre et et se lance dans l’organisation du Brel Symphonic Tour : une série de concerts entre l’Europe et les Etats-Unis aux dates anniversaires de la tournée d’adieu de Jacques Brel en 1966-1967.

Afin de minimiser les coûts de production, toutefois, Erio Tac ne voyage pas avec 45 musiciens. Dans les villes de la tournée, il contacte les orchestres en résidence dans des théâtres et salles de spectacle et leur propose le projet. Le chef d’orchestre se déplace ensuite avec les partitions dont il est le propriétaire. Ainsi, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles a accepté de mettre son orchestre à disposition du projet. Le concert anniversaire est fixé au 15 novembre 2016—exactement cinquante ans après le passage de Brel en 1966. Même chose à Strasbourg et à Lyon, où les villes prêteront à la tournée leurs orchestres et infrastructures en 2017. A Paris, par contre, l’Olympia a refusé de participer au projet. Erio Tac est maintenant en train de démarcher la Philharmonie, la salle inaugurée dans le Parc de la Villette en janvier dernier. Des discussions avec le Royal Albert Hall de Londres sont également en cours.

A New York, avec l’aide du bureau du consul et des services culturels de l’ambassade, Erio Tac a proposé son projet au Carnegie Hall. Toutefois, la programmation de la salle de concert est déjà complète pour l’année 2016. “Mon objectif à New York maintenant, c’est de trouver un orchestre symphonique implanté dans une salle qui accepte de rendre hommage à Jacques Brel”, explique-t-il. “J’ai contacté le Senior Concert Orchestra et j’attends leur réponse.”

Les chansons du Grand Jacques, jouées dans une salle new-yorkaise par un ensemble de musiciens retraités du New York Philharmonic et du Metropolitan Opera Orchestra ? Bel hommage.

Pour contacter Erio Tac et le Brel Symphonic Tour :
eriotacart@gmail.com
(+33) 06 01 98 25 76