Pour battre le rappel des donateurs américains, un comité de soutien composé de personnalités institutionnelles, académiques et industrielles françaises et américaines s’est réuni mardi soir aux Services Culturels de l’Ambassade de France à New York.
Au même titre que le bombardement de la cathédrale de Reims en septembre 1914 ou le naufrage du paquebot Lusitania en mai 1915, la violence des combats pour Verdun a contribué à faire basculer l’opinion publique américaine et à accélérer l’entrée en guerre des Etats-Unis.
“On se souvient de la plupart des batailles par la manière dont elles ont pris fin”, explique Paul Jankowski, professeur d’histoire européenne à Brandeis University (Massachusetts) et membre du comité pour le Mémorial. “Mais dans le cas de Verdun, on se souvient de comment tout a commencé : ce terrible bombardement.”
Le 21 février 1916, un déluge s’abat sur les lignes françaises autour de Verdun. En préparation de l’assaut, deux millions d’obus tombent sur un front large de 15 kilomètres. Après 300 jours de bataille, la région de Verdun n’est plus. Le paysage est lunaire. Neuf villages et 286 000 soldats français et allemands ont disparu.
“Si Auschwitz est le symbole de la barbarie nazie et Hiroshima celui de l’apocalypse nucléaire, Verdun est le symbole de la futilité de la guerre industrielle”, conclut Paul Jankowski.
“Un centre d’interprétation de la bataille de Verdun”
Replacer l’histoire de la Grande Guerre dans le paysage géopolitique actuel, c’est l’objectif des travaux d’extension et de rénovation du Mémorial de Verdun, commencés en septembre 2013. Le bâtiment et la scénographie, explique Thierry Hubscher, le directeur du mémorial, ont été repensés de manière à raconter la bataille du point de vue des soldats dans les tranchées comme celui des historiens actuels.
Les nouvelles technologies, enfin, permettront d’offrir aux visiteurs une “expérience immersive” et interactive : projection de photos du front au rythme des saisons, extraits sonores, installations vidéos et reconstitution topographique du champ de bataille avant et après les combats.
“L’amitié franco-américaine et la réconciliation franco-allemande seront au cœur du projet du nouveau mémorial”, achève Thierry Hubscher, “et intégrées à la transmission d’un message de paix à destination des générations futures.”
Plus d’informations sur le comité de soutien French-American Friends of the Verdun Memorial via sa newsletter et la page Facebook du mémorial.