Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a rendu vendredi, en anglais et en français, un vibrant hommage aux victimes des attentats en France et aux “héros” qui ont sauvé des vies lors des trois jours sanglants de la semaine dernière, dans un discours prononcé à la mairie de Paris.
“Je voulais être ici avec tout Paris, toute la France. Je voulais vous dire en personne l’horreur des Américains” face au “cauchemar” “l’infâmie” qu’a vécu la France, a lancé M. Kerry, au côté de la maire socialiste de la capitale, Anne Hidalgo. “Je représente une nation qui rend grâce chaque jour d’avoir la France comme son plus ancien allié”, a déclaré le secrétaire d’Etat américain, dans un discours très personnel, évoquant des souvenirs de jeunesse. M. Kerry, dont la mère a grandi en France, est francophile et francophone. Son cousin germain est Brice Lalonde, un écologiste français, ex-ministre.
Emu et solennel, M. Kerry s’est ensuite lancé dans un hommage vibrant aux victimes des attentats qui ont fait 17 morts, et aux “héros” tout à coup sorti de l’anonymat. Il a notamment salué Lassana Bathily, “un musulman malien qui a risqué sa vie pour sauver des clients juifs” lors de l’attaque du supermarché casher le 9 janvier à Paris, où quatre juifs ont été tués. M. Bathily, un jeune employé du supermarché, qui sera naturalisé français la semaine prochaine en guise de récompense, était présent dans la grande salle de l’Hôtel de Ville, tout comme le patron du supermarché “Hypercacher”. Des enfants saluaient le Malien comme un “héros”, se faisant prendre en photo avec lui.
“Que personne ne s’y trompe: ce que les terroristes ne comprennent pas, ne peuvent pas comprendre, c’est que la bravoure et la décence ne céderont jamais à l’intimidation et à la terreur”, a lancé M. Kerry. “Nous ne nous laisserons pas entraîner dans le désespoir”, a-t-il martelé, avant de laisser la place à un de ses “amis du Massachusetts” dans le nord-est des Etats-Unis, le chanteur James Taylor. Ce dernier a entamé une “Marseillaise” (l’hymne national français) à la guitare, avant de chanter son célèbre “You’ve got a friend” (“tu as un ami”).