Le film “Welcome to New York”, inspiré du scandale DSK, doit sortir ce vendredi aux Etats-Unis, dans une version modifiée qui a provoqué la colère de son réalisateur Abel Ferrara, parlant de “censure”.
“C’est une censure arbitraire”, a déclaré M. Ferrara au New York Times, dénonçant une “version illégale”, qui selon lui “change complètement le contenu politique du film”. Le réalisateur aurait menacé de se pourvoir en justice si “Welcome to New York” sortait dans sa version modifiée, selon le Hollywood Reporter (THR). Il précise que le film, distribué par IFC Films aux Etats-Unis, qui l’annonce en salle et en VOD (vidéo à la demande), a été coupé de 125 à 108 minutes. Une intrigue secondaire a disparu, certains dialogues ouvertement politiques ont été supprimés, et la scène du viol a été complètement changée, présentée sous forme de flashback, la femme de chambre expliquant à la police sa version de ce qui s’est passé dans la chambre d’hôtel.
“La version diffusée aux Etats-Unis peut conduire les spectateurs à penser qu’elle l’a peut-être imaginé”, a dénoncé Ferrara dans le THR. Le film, avec l’acteur Gérard Depardieu dans le rôle principal, était sorti en France le 17 mai dernier, uniquement en VOD. Il avait été projeté à Cannes, en marge du festival. Il est sorti l’été dernier en Grande-Bretagne.
Il est librement inspiré de l’affaire du Sofitel de New York, quand Nafissatou Diallo, une femme de chambre, avait accusé en mai 2011 l’ancien directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn de l’avoir contrainte à une fellation dans sa suite. La procédure pénale à New York avait été abandonnée en août 2011, et une plainte au civil s’était conclue par un accord financier en décembre 2012.