Chômage : l’écart se creuse entre la France et les Etats-Unis

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EDITO. Les Américains ont renoué avec le plein emploi : le chômage a disparu et les salaires moyens augmentent. En France, c’est l’inverse et on ne voit pas d’issue. Comment expliquer cette différence et ce fort taux de chômage dont les jeunes sont en France particulièrement victimes ?

Le taux de croissance n’est qu’une explication partielle : la croissance américaine à 2,5% crée plus d’emplois que la croissance française à 0%. Mais il existe d’autres facteurs, sociologiques et juridiques. Les pays à faible protection sociale comme le Japon n’ont pas de chômeurs, même en période creuse. En France, on peut vivre, mal, avec des allocations sociales. Surtout, le chômage dépend du Code du travail : en France, les entrepreneurs ne recrutent pas, car le licenciement est à peu près impossible et toujours coûteux, jusqu’à couler l’employeur. Selon l’index de compétitivité du World Economic Forum, la France est classée 134e, ex aequo avec le Brésil pour la facilité de recruter et licencier. Singapour est numéro un, mais pas comparable à la France ; en revanche, la Suisse (numéro deux) et les Etats-Unis (numéro onze), sont des économies de services comparables à la France.

Le gouvernement français semble totalement ignorant de ces vérités pourtant attestées par tous les économistes. Le sujet n’est même pas débattu et la loi dite Macron sur l’ouverture des magasins le dimanche est une plaisanterie face à la gravité de la situation. Pire : l’inaction sur le Code du travail aggrave la stagnation car la production dépend du nombre de travailleurs. Un clown qui fut Ministre sous François Mitterrand, avant d’aller en prison, Bernard Tapie, voulut interdire le chômage par la loi. A l’heure actuelle, c’est le droit de travailler que la loi interdit. On souffre pour la France et on regrette que l’expérience américaine ne soit pas au moins analysée par Macron et Compagnie.

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