Les samedis 3 et 17 juin prochains, les Français résidant aux Etats-Unis et au Canada éliront leur représentant parmi dix-sept candidats. Jusqu’au premier tour, France-Amérique publiera une série d’entretiens avec les candidats sur des thèmes chers aux expatriés : l’éducation, la santé, la consultation politique, la fiscalité et le retour en France.
Après avoir présenté les candidats et leurs mesures en termes d’éducation et de santé, nous nous intéressons maintenant à leur programme sur la consultation politique des expatriés : comment comptent-ils améliorer la participation des Français de la première circonscription à la vie politique française, et notamment l’accès au vote ? Nous publierons ensuite leur programme sur la fiscalité le 31 mai et sur le retour en France le 2 juin.
Christine Agathon-Burton (Union Populaire Républicaine) : « Le taux de participation aux élections des Français d’Amérique du Nord est de moitié celui des Français de métropole. Ce désintérêt réside dans l’absence de lien avec les élus français. Elue, je tiendrai des visioconférences trimestrielles pour rendre compte de mon travail et être à l’écoute de mes concitoyens. C’est ainsi que fonctionne déjà l’UPR [Union Populaire Républicaine]. En outre, je souhaite recruter un(e) attaché(e) parlementaire au Canada et à Paris pour mieux répondre aux demandes qui me parviendront. Je compte enfin prendre exemple sur les Représentants du Congrès américain qui interviennent auprès d’instances officielles pour débloquer des situations difficiles, notamment en matière d’immigration. Ces mesures concrètes permettraient d’améliorer la participation des Français d’Amérique du Nord. »
Vincent Boileau-Autin (indépendant) : « Nous proposons une conception nouvelle de la démocratie citoyenne fondée sur la participation de tous(tes). Parce que l’opinion de nos concitoyen(ne)s est primordiale, elle sera au centre de notre mandat ! Nous privilégierons des modes de concertation modernes, en ligne, via des plateformes dédiées. Ces outils n’auront pas vocation à se substituer aux déplacements, ils les complèteront ; nous initierons des réunions publiques sur l’ensemble du territoire nord-américain afin de recueillir les idées de nos concitoyen(ne)s et d’impulser la création d’assemblées citoyennes, aux côtés de l’Assemblée des Français de l’étranger. Enfin, nous réintroduirons le vote électronique pour les prochains scrutins. »
Yan Chantrel (Parti Socialiste) : « A l’image de la campagne que j’ai menée, je souhaite effectuer mon mandat de député en consultant mes concitoyens d’Amérique du Nord via une plateforme participative pour prendre les avis, continuer à échanger et nourrir ma réflexion lorsque je travaillerai sur des lois. Je souhaite donner une voix aux Français d’Amérique du Nord. En ce qui concerne l’accès au vote, je m’engage à travailler pour que le vote par internet aux élections législatives soit assuré de manière sécuritaire. Je souhaite aussi travailler avec les consulats pour faciliter les tournées consulaires et la démultiplication des bureaux de votes. »
Elise Desaulniers (Parti Animaliste) : « Le Parti Animaliste a choisi de ne se positionner que sur la question animale et sur les thématiques qui s’y rapportent. Je ne peux donc pas répondre à votre question. »
Arnaud Dumas de Rauly (A nous la démocratie !) : « Lors de mon mandat de député, je m’engage à mettre en place une procédure non seulement simplifiée, mais dématérialisée permettant à tout citoyen d’établir une procuration et par conséquent de rétablir le vote électronique. De plus, je m’engage à porter devant l’Assemblée nationale une proposition visant à mieux communiquer avec les citoyens inscrits sur les listes électorales consulaires afin de maintenir un lien fort et d’offrir à chacun l’opportunité d’exprimer ses convictions politiques. Il est évident que cela va de pair avec une présence accrue du député sur le terrain ou lors de permanences beaucoup plus fréquentes. »
Fanny Etter (Ma Voix) : « Ma Voix est une expérimentation démocratique citoyenne qui, nous le pensons, permettra au citoyen(ne)s de reprendre place à la table des décisions. Les député(e)s s’engagent, s’ils sont élu(e)s, à relayer les votes des citoyen(ne)s à l’Assemblée nationale ; votes qui auront eu lieu précédemment sur une plateforme numérique. »
Florent Fernandez (Parti Pirate) : « En l’état actuel des choses, le Parti Pirate s’oppose à l’usage du vote électronique. Nous préconisons le vote papier avec une mise en place de moyens adéquats et plus largement une refonte du processus démocratique lui-même. »
Denis Franceskin (Front National) : « Ces dernières élections ont montré que certains postes consulaires étaient saturés. Je pense notamment à Montréal. Le territoire est immense, c’est entendu. On ne peut pas mettre un poste consulaire dans chaque ville… Mais rajouter dans les périphéries des grandes villes un bureau de vote me semble tout à fait possible. J’ajoute que le vote par correspondance est aussi primordial pour tous les scrutins. »
Jocelyne Le Boulicaut (Europe Ecologie Les Verts) : « Mettre un terme aux fermetures consulaires. Nommer des consul(e)s honoraires en l’absence de consulat. Mettre en place une co-présidence des conseils consulaires par un(e) élu(e) consulaire. Garantir la mise en place du vote électronique pour les élections législatives et étudier cette possibilité pour l’élection présidentielle (constitutionnalité). Mettre en relation les groupes d’amitié et les élu(e)s consulaires des pays concernés. De façon générale, travailler en lien étroit avec les conseillers(ères) consulaires qui sont la charnière entre les électeurs(trices) et la députée. »
Clémentine Langlois (La France Insoumise) : « Conformément à notre programme, nous allons développer l’usage des technologies numériques et des plateformes collaboratives afin de développer la citoyenneté participative et de mettre en œuvre les valeurs de notre République. Chaque citoyen de notre circonscription sera invité via ces plateformes à participer au débat parlementaire national. Je mettrai le numérique au service des citoyens de notre circonscription pour qu’ils retrouvent leurs droits politiques de citoyen. Il est du devoir de l’Etat, de s’assurer ensuite de la bonne tenue des centres de votes afin de permettre aux citoyens d’exercer leur devoir dans les meilleures conditions. »
David Lawson (indépendant) : « Je ferai rétablir le vote électronique, défendrai le vote obligatoire et la reconnaissance du vote blanc pour éviter un député non représentatif. Je renforcerai la démocratie participative : consultations électroniques sur les grands débats de société pour informer mes prises de position à l’Assemblée nationale ; permanences parlementaires interactives partout dans la circonscription. Je serai actif sur le terrain ; comptes rendus d’action réguliers. Je mettrai en place un Conseil des Français d’Amérique du Nord — parlementaires, élus consulaires, chambres de commerce, associations, groupements politiques — pour renforcer nos positions à Paris. Au Parlement, je créerai un caucus des députés et sénateurs des Français de l’étranger pour renforcer nos spécificités dans les politiques publiques. »
Frédéric Lefebvre (Les Républicains) : « Je me bats pour le droit de vote par internet. Sa suppression pour ces législatives nous a choqué. J’avais proposé au président des solutions sécurisées, déjà appliquées en Estonie. Emmanuel Macron m’a confirmé qu’il y est favorable. Je souhaite que la France mette les moyens nécessaires pour permettre à nos compatriotes de voter dans des conditions acceptables. Ce qui s’est passé lors du scrutin présidentiel, à Montréal et ailleurs, est choquant. J’ai saisi directement le président qui a imposé des améliorations dès le second tour de la présidentielle. L’envoi des documents deux jours après le vote a également choqué. Je serai vigilant lors du scrutin législatif. »
Roland Lescure (La République en marche) : « La simplification administrative est l’une des priorités budgétaires de notre programme. Nous aurons donc les moyens pour que les Français de l’étranger soient plus proches de leurs élus et mieux entendus au niveau national grâce à la dématérialisation des services consulaires. La priorité sera évidemment de remettre en place le vote électronique pour les élections législatives et de le généraliser pour les présidentielles. C’est une condition d’égal accès à la citoyenneté. Je pense notamment aux Français isolés, loin des bureaux de vote et qui ne peuvent plus exercer leur citoyenneté. Plus généralement nous créerons une plateforme sur internet qui permettra aux Français de l’étranger de participer à la dynamique nationale. »
Julie Morel (Front de Gauche) : « Le Parti Communiste Français a condamné l’annulation du dispositif de vote électronique. J’appelle pour ces élections les électrices et électeurs à développer la solidarité (procuration, co-voiturage, etc.). Je m’engage à travailler conjointement avec les conseillers consulaires pour élaborer une proposition de loi garantissant l’égalité citoyenne aux Français(es) établi(e)s hors de France : vote électronique, informations électorales, développement des bureaux de vote. »
Laure Pascarel (Demain en Commun) : « Demain en Commun souhaite redonner un pouvoir direct aux citoyen(ne)s et refonder la démocratie locale en intégrant toutes les parties prenantes : citoyen(ne)s, associations, syndicats et expert(e)s. Les processus de concertation réelle seront la règle pour tous les projets, y compris pour les Français de l’étranger qui pourront faire remonter leurs propositions sur notre plateforme en ligne. Par ailleurs, nous exigerons le retour au vote électronique sécurisé — une volonté politique suffit pour le mettre en œuvre. Parallèlement, le vote par correspondance reste une bonne solution pour des territoires peu denses en inscrits, par l’envoi du matériel de vote directement. »
Damien Régnard (divers droite) : « Je soutiens une forte simplification du vote par correspondance, ainsi qu’une gestion délocalisée pays par pays, sur le modèle du système mis en place pour les Italiens de l’étranger. Il me paraît aussi essentiel de rétablir dès que possible le vote par internet : nous devons offrir une procédure sûre, fiable et qui empêche toute intrusion dans le processus démocratique, mais le système doit aussi être souple, accessible et facile à utiliser. Enfin, ouvrons davantage de bureaux et de lieux de vote à travers l’ensemble du territoire en fonction de l’importance de nos communautés dans différentes régions. »
David Sanchez (Nouvelle Donne) : « Je souhaite, une fois élu, mettre en place une initiative de consultation des électeurs de ma circonscription sur les thématiques qui leur sont proches et sur toutes les politiques que je serai amené à voter. »
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