Trump, mode d’emploi

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Le monde entier s’interroge sur le mode de fonctionnement de Donald Trump. Ses partisans, toujours enthousiastes, considèrent qu’il applique son programme : ce qui est en soi original puisque, face à la réalité, les chefs d’Etat tendent à modérer leurs propos de campagne et à créer des consensus.

Il faut donc envisager que Trump restera en campagne permanente et ne tentera pas de se réconcilier avec ses adversaires. Loin de se métamorphoser en président de tous les Américains, il pourrait rester celui de la minorité qui l’a élu. Cette stratégie de la division et de l’animosité correspond aux comportements et aux discours de Trump : il voit le monde en noir et blanc, avec lui ou contre lui. En prenant des décisions aussi radicales, il oblige ses collaborateurs et les citoyens à choisir un camp, le sien, celui du bien, ou contre lui, le camp du mal. Il est classique dans les régimes autoritaires que le chef compromette ainsi ses partisans, de manière à s’assurer de leur fidélité et rendre la dissidence impossible. Si notre hypothèse est fondée, Trump se trouvera chaque jour un peu plus en porte-à-faux avec le monde tel qu’il est, ni noir ni blanc, mais gris.

La société américaine et le vaste monde ne fonctionnent que grâce à des accommodements, des compromis et des négociations permanentes. Dans le monde réel, la méthode Trump risque donc de conduire à la violence et au chaos — ce qui a commencé aux frontières des Etats-Unis encore plus vite qu’on ne le prévoyait. Trump peut s’en retourner au monde réel, ce qui ne lui interdit pas d’appliquer son programme avec modération. Mais Trump peut aussi persister dans le virtuel. Dans ce cas, les juges, le Congrès, les entreprises, les manifestants et tout citoyen qui a des capacités de rétorsion ne lui permettront pas de poursuivre son mandat bien longtemps. En témoignent les manifestations très suivies de ces derniers week-ends.

Trump est devenu, en deux semaines, le président le plus impopulaire de l’histoire américaine. Il est déjà acquis qu’en 2017, la croissance économique sera plus faible qu’en 2016, parce que les entrepreneurs effrayés cessent d’investir aux Etats-Unis. Aucun Tweet ne pourra inverser ce principe de réalité.

Nb. J’espère me tromper.

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