La piste islamiste semblait se confirmer lundi matin après la mort de deux hommes armés, abattus par la police au Texas à proximité d’un concours de caricatures de Mahomet.
Selon ABC News, faisant référence à un responsable du FBI non identifié, l’un des assaillants est Elton Simpson, un résident de l’Arizona ayant déjà fait l’objet d’une enquête liée au terrorisme. Il y a cinq ans, a-t-elle affirmé lundi matin, l’homme aurait été condamné pour avoir menti à des agents du FBI concernant des projets de voyage en Afrique mais un juge avait décidé par la suite que le gouvernement n’avait pas correctement établi qu’il avait l’intention d’y rejoindre un groupe terroriste.
Le FBI et des démineurs se sont rendus dès dimanche soir à son appartement situé dans une résidence du nord de Phoenix, a poursuivi la chaîne de télévision. Une chaîne locale a avancé de son côté que les deux hommes étaient colocataires. Le FBI n’était pas immédiatement joignable lundi matin.
La municipalité de Garland avait fait savoir dimanche soir dans un communiqué que deux hommes s’étaient « approchés en voiture » du Curtis Culwell Center, dans la grande banlieue de Dallas, alors que s’achevait le concours. Ils sont sortis du véhicule « et ont commencé à tirer », blessant un agent de sécurité, avait expliqué de son côté la police locale. Deux policiers ont répliqué et ont abattu les assaillants, selon la mairie, qui a précisé que l’agent, blessé à la cheville, avait pu quitter l’hôpital. La fusillade n’a duré que quelques secondes.
Une équipe de démineurs est intervenue, la police craignant que la voiture des assaillants ne contienne des explosifs. Selon SITE, organisation spécialisée dans la surveillance des sites jihadistes, un homme se revendiquant du groupe Etat Islamique (EI) a affirmé dès dimanche sur Twitter que l’attaque avait été perpétrée par deux sympathisants de l’organisation.
Dans une série de tweets datés du 3 mai, l’homme nommé Abu Hussain Al Britani – selon SITE, c’est le nom du jihadiste britannique de l’EI Junaid Hussain – affirme que « deux de nos frères ont ouvert le feu contre l’exposition artistique du prophète Mahomet au Texas », dont les participants « pensaient qu’ils étaient à l’abri des soldats de l’Etat islamique au Texas ».
Il avait auparavant retweeté ce qui paraît être un message de revendication des assaillants se qualifiant de « moudjahidines ». Un compte Twitter qui pourrait avoir été utilisé par l’un des assaillants semblait mentionner l’attaque avant qu’elle ne se produise. Il a, depuis, été suspendu par le réseau social.
Attaque de « fanatiques »
Cette attaque n’est pas sans rappeler l’opération menée en janvier à Paris contre l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo – qui avait publié des caricatures du prophète Mahomet -, ayant fait douze morts dont plusieurs dessinateurs. Le concours était organisé par l’association « American Freedom Defense Initiative », connue pour ses positions anti-islamistes. Il était présenté comme un événement pour la « liberté d’expression » auquel avait été invité Geert Wilders, homme politique néerlandais célèbre pour ses diatribes anti-islam. L’islam prohibe toute représentation du prophète.
M. Wilders, tout comme le dessinateur et directeur de Charlie Hebdo Charb –tué en janvier -, figure sur la liste d’Al-Qaïda des hommes à abattre. Dans un courriel, M. Wilders s’est déclaré « choqué » après la fusillade de Garland et a dénoncé une « atteinte aux libertés de tous ». Précisant être « en sûreté », il a indiqué qu’il « venait de parler pendant une demi-heure des caricatures, de l’islam et de la liberté d’expression et venait de quitter les locaux ».
Le représentant républicain du Texas Michael McCaul, qui préside la commission de la sécurité nationale de la Chambre des représentants, a déploré lundi matin cette attaque menée par des « fanatiques ». « Des capitales de l’Europe aux rues de Garland, Texas, nous avons fait face à des agresseurs qui ne peuvent pas tolérer notre société ouverte », a-t-il poursuivi. Mais « nous ne serons pas intimidés par la violence, et nous ne cèderons pas face au terrorisme ».