Après avoir enseigné le français et dirigé plusieurs écoles franco-américaines à Berkeley, à San Francisco, à Seattle et à New York, Yves Rivaud s’est associé avec un de ses anciens collègues du Lyceum Kennedy et a décidé, en 2009, d’ouvrir une école bilingue à Manhattan.
France-Amérique : En 2009, vous faites l’acquisition d’un bâtiment sur la 22e Rue, à deux pas de Madison Square Park. Pourquoi ?
Yves Rivaud : En 2009, New York avait besoin d’une nouvelle école francophone. Les deux écoles qui existaient alors à New York n’avaient pas assez de place pour accueillir toutes les familles expatriées. Les parents se plaignaient au consulat. L’EINY a ouvert ses portes en septembre 2009, accueillant vingt-deux élèves de la maternelle au CM2 (5th grade). L’école a ensuite créé un collège en 2012, puis une nouvelle maternelle en 2015, et compte aujourd’hui 166 élèves. Nous avons eu une liste d’attente jusqu’en 2013, puis l’essor des écoles de langue privées a offert un choix d’établissements plus large aux parents.
Pourquoi ce choix du modèle bilingue « 50/50 » ?
Aux Etats-Unis, les lycées français sont trop français. Lorsque je suis arrivé en Californie en 1987 [pour enseigner le français à l’Ecole Bilingue de Berkeley], le Lycée Français de San Francisco n’enseignait pas du tout l’anglais en primaire ! L’enseignement que nous proposons à l’EINY est donc entièrement bilingue. Avant même d’ouvrir l’école, le modèle était clair dans ma tête. Un enfant ne devient pas bilingue en six mois, mais bien encadré, il peut devenir bilingue en quatre à cinq ans. L’accompagnement des élèves est primordial. Chaque classe est donc suivie par un enseignant francophone et un enseignant anglophone. Ils ne traduisent pas, ils ne répètent pas. Ils se complètent. Français et anglais sont constamment associés.
Comment conciliez-vous l’image « familiale » de l’école et les frais de scolarité élevés (31 500 dollars par an) ?
Des bourses du gouvernement français et de l’établissement permettent de maintenir une diversité économique, raciale et sociale. Trente-six de nos élèves sont boursiers. Dans le cas de parents expatriés, ensuite, l’employeur prend en charge les frais de scolarité des enfants à partir de l’âge de trois ans. Enfin, le fait de payer 30 000 dollars pour un élève de maternelle choque les familles françaises, mais pour les familles américaines, c’est un investissement. La langue française et la culture française sont très reconnues aux Etats-Unis ; c’est une clé pour l’avenir des enfants. Par ailleurs, la rigueur de l’enseignement français et son aspect académique sont un attrait pour les parents francophiles.
L’EINY n’inclut pas encore le lycée. Quelles options vos élèves ont-ils après la classe de quatrième (8th grade) ?
Notre programme élémentaire a été homologué en septembre 2011 par le ministère de l’Education nationale et par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE). Il existe ainsi une passerelle entre notre école et le système français, mais aussi avec 497 écoles dans 137 pays du monde, dont 55 en Amérique du Nord. [L’homologation du collège est en cours.] Après l’EINY, nos élèves ont donc l’opportunité de continuer leur scolarité dans un lycée américain ou dans un lycée français, en France ou à l’étranger. Les enfants qui rentrent en France s’inscrivent souvent dans une école bilingue. Le bilinguisme ne traumatise pas les enfants. Au contraire !
Nb. Les inscriptions à l’EINY sont encore ouvertes pour l’année 2016-2017. Contacter Adela Sinclair, responsable des admissions : adela@einy.org.
Ecole Internationale de New York (EINY)
www.einy.org
(646) 410-2238