Education

Gel des visas : exception accordée aux enseignants français aux Etats-Unis

C’est une victoire pour le bilinguisme aux Etats-Unis. Le gouvernement américain a finalement octroyé aux enseignants étrangers l’exception dont ils avaient besoin pour venir enseigner à partir du mois de septembre dans les écoles bilingues du pays. Environ 200 enseignants français sont concernés par cette mesure qui vient tempérer le gel des visas J-1.

« Bonjour, je crois que nous avons de bonnes nouvelles. Nous attendons des éléments complémentaires, mais il semblerait que ce soit sur la bonne voie pour les visas J-1. » Le SMS envoyé mardi matin – entre tous, le jour de la fête nationale française – par Mathieu Ausseil, attaché à l’éducation auprès de l’ambassade de France à Washington et responsable des programmes bilingues au niveau élémentaire et secondaire, a réjoui Georgia Geerlings.

La directrice des programmes bilingues français-anglais de l’Utah a appris le lendemain que les 8 enseignants français qu’elle attend pourront enfin obtenir leur visa J-1. Leur dossier sera traité d’ici la fin du mois de juillet, a indiqué le bureau américain des affaires consulaires. En Louisiane, Peggy Feehan se dit elle aussi « soulagée ». La directrice exécutive du CODOFIL (Conseil pour le développement du Français en Louisiane), l’agence en charge du recrutement, attendait 49 instituteurs francophones.

Cette nouvelle met fin à presque un mois d’angoisse. Le 22 juin dernier, Donald Trump suspendait l’émission de certains visas de travail – dont le J-1 – pour protéger les Américains, sévèrement touchés par la pandémie de Covid-19. Sans se douter que la proclamation présidentielle nº10052 mettait aussi en péril les classes bilingues du pays, qui dépendent de ces permis de travail temporaires pour embaucher des enseignants étrangers.

En Louisiane, 2 200 élèves auraient pu être privés de cours en l’absence de ces enseignants francophones et hispanophones. Une situation alarmante qui a précipité une vaste mobilisation : plus de 6 000 personnes ont signé la pétition lancée par le média francophone Télé-Louisiane. Les députés louisianais, comme en Utah et en Caroline du Nord, ont écrit à Donald Trump. De son côté, l’ambassadeur français Philippe Etienne s’est entretenu avec le secrétaire d’Etat et le secrétaire à la sécurité intérieure.

La clé du problème ? Le paragraphe 3.b.iv de la proclamation présidentielle, selon lequel les personnes « dont l’entrée aux Etats-Unis relève de l’intérêt national » ne seraient pas concernées par la suspension des visas. C’est ainsi que les enseignants ont reçu l’exemption nécessaire. Une mesure de dernière minute qui témoigne de l’importance des programmes d’échange d’enseignants aux Etats-Unis. Pour Georgia Geerlings, à Salt Lake City, « c’est la meilleure nouvelle que j’ai entendue depuis le début de l’année » !