Hillary élue avec 72,9% des voix (à Paris)

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Les élections présidentielles américaines n’auront lieu que le 8 novembre, mais dans les bars et les diners de Paris, expatriés américains et touristes de passage ont déjà pris leur décision.

« Le cheeseburger Hillary est en train de battre le wrap Trump », annonce Craig Carlson, le patron des diners Breakfast in America à Paris. Depuis deux semaines, les clients de son restaurant du cinquième arrondissement ont la possibilité d’exprimer leur vote en commandant un « Hot & Nasty » — un double cheeseburger accompagné de piments mexicains et de sauce piquante, en hommage à la bouteille de Tabasco que la candidate porte en permanence dans son sac à main — ou un « Totally Rigged » — une tortilla à la viande hachée « approuvée par Poutine » et servie avec un « mur » de chips. Le hamburger démocrate s’en tire avec un net avantage : trente-cinq voix contre quatre.

Pour un pronostic plus précis sur le vote, il faut traverser la Seine et se rendre rue Daunou, dans le deuxième arrondissement. Chaque année électorale depuis 1924, le Harry’s New York Bar — un bar new-yorkais démonté et reconstruit tel quel dans le quartier de l’Opéra — organise son fameux Straw Vote (vote de paille). Une tradition qui remonte à l’époque où les expatriés n’avaient pas encore la possibilité de voter par procuration ou en ligne. Sur présentation d’une pièce d’identité, les ressortissants américains ont la possibilité de glisser leur bulletin dans l’urne cadenassée avant d’aller siroter un « Trumpet » ou un « Hillaryous », deux cocktails créés pour l’occasion.

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©Elissa Balti

Depuis le 8 octobre, 554 expatriés et visiteurs de passage ont participé au vote. Les résultats, mis à jour tous les vendredis soir, sont lisibles sur le miroir derrière le bar en acajou : 72,9% des voix pour Hillary Clinton et 27,1% pour Donald Trump. En 2012, Barack Obama avait remporté 59,1% des votes de paille, avant de s’imposer face à Mitt Romney avec 51,1% des voix. A deux exceptions près — lors de l’élection de Jimmy Carter en 1976 et lors de la réélection de George W. Bush en 2004 — le vote de paille parisien a systématiquement désigné le candidat gagnant.

« Les groupes de pression démocrates et républicains ont l’habitude de nous appeler afin de connaître les tendances », commente Franz-Arthur MacElhone, le patron du bar. Pour la première fois cette année, Harry’s a engagé les services d’une agence de relations publiques pour traiter les demandes des médias curieux d’obtenir un pronostic anticipé. Elissa Balti, l’une des deux fondatrices de l’agence French Cancans, de conclure : « des gens nous appellent plusieurs fois par jour ».