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Marie Darrieusecq : « Les Etats-Unis font partie de ma vie »

Rencontre avec l'écrivain français Marie Darrieusecq, auteur de Truismes, invité de la première édition du Festival of New French Writing, à New York University du 26 au 28 février prochain.
© Hélène Bamberger

Du 26 au 28 février, New York University accueille le Festival of New French Writing, un cycle de rencontres littéraires entre auteurs français et américains, mis sur pied par Cultures France, préparé par le journaliste français Olivier Barrot et l’universitaire américain Tom Bishop et coorganisé par les services culturels de l’ambassade de France. Olivier Rolin et E.L. Doctorow ont été choisis pour donner le coup d’envoi du festival, qui accueille également Marie Darrieussecq, Emmanuel Carrère, Bernard-Henri Lévy et Frédéric Beigbeder côté français. Côté américain, on retrouvera Adam Gopnik, Edmund White, Chris Ware et Philip Gourevitch.

« Quarante-huit heures, vols compris. » C’est le temps que durera le voyage aux Etats-Unis de Marie Darrieussecq. L’un des auteurs les plus importants de la littérature française contemporaine est une femme très occupée. Mère de deux enfants, écrivain prolifique et doué et psychanalyste, Marie Darrieussecq a accepté avec « plaisir » de venir s’entretenir avec l’essayiste  américain Adam Gopnik le 27 février prochain à New York. « Je le connais de nom et je ne sais pas encore de quoi nous allons nous entretenir », explique-t-elle, en ajoutant ne jamais avoir rien lu de lui.

Née à Bayonne en 1969, Marie Darrieussecq passe son bac littéraire en 1986, puis suit ses études en hypokhâgne et khâgne au lycée Michel Montaigne de Bordeaux entre 1988 et 1990, année où elle intègre les prestigieux cours de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm à Paris. Ses études sont brillantes, mais son véritable coup d’éclat sera son premier roman, Truismes, paru en 1996, dont le succès est immédiat. La plume Darrieussecq marque les esprits des lecteurs et convainc les critiques. Le livre est en finale pour le prix Goncourt.

L’auteur de Truismes (Pig Tales), Le Bébé et Tom est mort, pour ne citer que quelques titres, avoue sobrement mais avec une petite pointe d’excitation dans la voix avoir une affinité particulière avec les Etats-Unis. « Je parle couramment l’anglais et je suis déjà venue de nombreuses fois aux Etats-Unis. Plusieurs de mes bons amis y habitent, de Brooklyn à Seattle. Venir y passer une année pourrait être dans nos plans, c’est un pays qui m’est familier. Les Etats-Unis font partie de ma vie », raconte-t-elle avec une certaine tendresse, avant de conclure sur un ton malicieux : « J’en ai même fait le tour en stop lorsque j’avais 20 ans. »

Alors venir dans le cadre d’un tel événement est important, car finalement, « il n’est pas facile pour un auteur français d’être lu et d’avoir une audience aux Etats-Unis ». Mais dans le cas de Marie Darrieussecq, ce n’est pas tout à fait vrai. Grâce à l’idée d’Alain-Philippe Durand, professeur de littérature française à l’université du Rhode Island, l’écrivain basque connaît un véritable succès auprès des étudiants anglophones et francophiles. Depuis 2000, l’enseignant anime sans relâche un site Internet consacré au travail et à l’œuvre de Marie Darrieussecq. « C’est une approche un peu universitaire, mais l’initiative est très bonne. Je les soutiens. »

Enfin, preuve que l’influence et l’admiration sont réciproques, les Etats-Unis semblent inspirer la très française Marie Darrieussecq : « En ce moment, j’écris un roman dont un personnage se rend aux Etats-Unis et au Canada. C’est la première fois ! »

Festival of New French Writing
Du 26 au 28 février 2009
New York University
Vanderbilt Hall