« Les Innocentes », le drame d’Anne Fontaine en salles américaines

[button_code]

Inspiré d’un épisode tragique de l’histoire polonaise–le viol collectif dans un couvent de vingt-cinq religieuses par des soldats russes en 1945–, Les Innocentes d’Anne Fontaine sort en salles américaines ce vendredi.

Le film suit le destin de Mathilde Pauliac (l’actrice Lou de Laâge), une jeune soignante de la Croix-Rouge française en mission dans la campagne polonaise pour soigner les blessés de guerre. Interpellée par une nonne venue lui demander de l’aide pour aider à l’accouchement d’une de ses sœurs, elle se laisse conduire jusqu’au couvent où elle découvre, avec stupeur, que plusieurs religieuses dissimulent des grossesses non désirées. Conséquence de multiples viols perpétrés par les soldats russes, pourtant attendus comme des libérateurs des nazis, ces grossesses simultanées plongent cette communauté isolée de femmes dans la honte, la peur et le déni.

Troublée par cette situation impensable, Mathilde accepte de leur prêter assistance médicale après que la mère supérieure lui a fait promettre de se taire. Au pragmatisme cartésien de la jeune soignante athée reconvertie sage-femme, Anne Fontaine oppose les tourments de ces nonnes dont le corps, objet de tous les tabous, se retrouve au centre de l’attention. La réalisatrice Anne Fontaine (La Fille de MonacoCoco avant Chanel, Gemma Bovery) s’est appuyée pour l’écriture du scénario sur le journal de bord du médecin Madeleine Pauliac qui relate, de façon “lapidaire et technique” les faits. “A partir de ces documents, et des recherches d’historiens polonais, j’ai interprété l’histoire”, explique la réalisatrice.

Hommage aux victimes de la barbarie, réflexion humaniste et devoir de mémoire, Les innocentes, malgré la noirceur du sujet, laisse une place à l’optimisme. “Il faut savoir que ces crimes ne sont pas exceptionnels, ils ont été commis dans d’autres couvents et sont, hélas, toujours d’actualité. Le viol est une arme de guerre. Mais ce film n’est pas une reconstitution historique, ni un documentaire. C’est un film sur la fragilité humaine, le traumatisme et la compassion.”

Bande annonce :