Peu de surprises chez les vedettes culinaires à l’heure du rendu des copies cette année. Les restaurants « trois étoiles » récompensés par le célèbre guide gastronomique restent au nombre de six. Les deux restaurants français Jean Georges (sous la direction du chef Jean-Georges Vongerichten) et Le Bernardin (Eric Ripert) conservent leur première place, de même que Per Se, l’établissement « français contemporain » de Thomas Keller, et l’épicerie-restaurant franco-japonaise de César Ramirez, Chef’s Table at Brooklyn Fare. Le restaurant japonais Masa de Masa Takayama et l’Eleven Madison Park de Daniel Humm conservent également leur titre.
L’originalité, cette année, est à chercher du côté des adresses « une étoile » et « deux étoiles » : onze nouveaux établissements entrent au classement. Avec trois nouvelles tables étoilées, la cuisine française est à l’honneur et l’innovation, plus que la tradition, a été saluée par les inspecteurs du guide Michelin. The Modern, le restaurant du MoMA avec vue sur le Sculpture Garden, obtient une deuxième étoile pour la cuisine « excellente qui mérite le détour » de son chef Abram Bissel. “Très bons restaurants dans leur catégorie”, Rebelle et Gabriel Kreuther décrochent quant à eux leur première étoile.
Le point commun entre ces trois établissements : la diversité de leurs menus “Modern French” et “New French-American”. “This is not a still life”, annonce en clin d’œil la page d’accueil du Modern. Dans son restaurant de Bryant Park, le chef Gabriel Kreuther, originaire du Bas-Rhin, propose une “cuisine alsacienne matinée d’accents new-yorkais”. Daniel Eddy, chez Rebelle, voyage entre New York et Paris et mêle gastronomie française et culture américaine. Aux fourneaux de chefs étrangers inspirés, la cuisine française devient plurielle.
« Le dynamisme de la cuisine française aux Etats-Unis, notamment à New York, n’est pas seulement le fait des Français », observait déjà Michael Ellis, le directeur des guides Michelin à l’international, dans un entretien à France-Amérique en 2013. « On voit aujourd’hui des chefs japonais, mexicains à la tête de très bons restaurants français, ils savent que les New-Yorkais apprécient tout particulièrement cette cuisine mais également les décors très « parisiens » de ces restaurants ».