Avis aux entrepreneurs américains : « Come to France, we love you ! »

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De passage à New York à l’occasion de la French Touch Conference, le secrétaire d’Etat au numérique Mounir Mahjoubi a renouvelé l’appel d’Emmanuel Macron aux entrepreneurs américains : « Venez en France, nous sommes prêts à vous accueillir ».

C’est une tradition. Depuis la création de l’événement en 2014, les secrétaires d’Etat en charge de l’économie numérique participent à la French Touch Conference, deux jours d’échanges à New York sur le thème des nouvelles technologies et de la coopération franco-américaine. En 2016, Axelle Lemaire avait gentiment salué « un échange réciproque entre nos deux pays ». Cette année, devant une audience composée à 45% d’Américains, Mounir Mahjoubi est allé plus loin.

« Rejoignez-nous en France », a lancé en anglais le secrétaire d’Etat nommé en mai dernier par Emmanuel Macron. « La France est une terre d’innovation où nous avons réuni toutes les conditions nécessaires à votre succès. » Les Américains voient généralement la France comme un pays hostile aux petites entreprises, un pays où les impôts sont élevés et dirigés contre les investisseurs. Les Français n’ont pas de mot pour « entrepreneur », aurait ironisé George W. Bush.

Pour changer cette perception, le nouveau gouvernement planchera sur trois points. Le régime fiscal français, « complexe », « instable » et « modifié tous les cinq ans », a précisé Mounir Mahjoubi, sera revu pour plus de clarté et de transparence. Les lois et réglementations portant sur l’innovation et la recherche seront amendées pour offrir davantage de liberté aux entreprises. La culture entrepreneuriale française, enfin, doit évoluer de manière à intégrer le « droit à l’erreur ». « Le gouvernement ne doit pas être là pour sanctionner les entreprises », a déclaré Mounir Mahjoubi, « mais pour les accompagner ».

Les déclarations du secrétaire d’Etat coïncident avec l’inauguration ce jeudi de la Station F, « le plus grand incubateur de start-up au monde », aménagé dans un ancien bâtiment ferroviaire du XIIIe arrondissement de Paris. L’espace, qui compte déjà Facebook, Apple et Microsoft parmi ses locataires, compte accueillir près de mille entreprises en phase de développement. Par ailleurs, Emmanuel Macron a récemment annoncé la création d’un fonds de dix milliards d’euros de soutien à l’innovation et la mise en ligne du French Tech Visa, un programme de visas et de bourses à destination des entrepreneurs étrangers.

Daví DeShaun Davis a hésité entre San Francisco, Londres et Berlin avant de choisir Paris pour développer sa société. Le musicien et entrepreneur new-yorkais est à l’origine de ClefPay, une plateforme qui utilise la technologie blockchain pour « simplifier le versement des royalties » et « faciliter les transactions entre consommateurs, artistes et autres entités impliquées dans l’industrie musicale ». Le prototype a remporté une compétition de start-up organisée par IBM en octobre dernier et intéresse plusieurs investisseurs dont une grande banque anglaise. Avec le soutien de Business France, l’agence gouvernementale qui guide les PME françaises à l’étranger, Daví DeShaun Davis compte maintenant porter son projet à Paris. Il compte sur un premier séjour de trois mois, cet été, pour décrocher une place dans un incubateur parisien et entrer en relation avec des investisseurs français.

« La France est à la recherche de projets innovants et audacieux », explique le jeune entrepreneur, visiblement inspiré par l’invitation du président de la République. « Je ne vois aucun autre chef d’Etat, aux Etats-Unis ou ailleurs dans le monde, aussi engagé qu’Emmanuel Macron en faveur des nouvelles technologies. »