Depuis 2012, la French-American Piano Society aide des pianistes français à lancer leur carrière aux Etats-Unis. A New York pendant deux semaines, les jeunes musiciens suivent des classes aux côtés de professionnels, se créent des contacts et participent à une compétition internationale.
Dans le hall du Sofitel de New York, à deux pas de la Cinquième Avenue, quatre jeunes Français écoutent avec attention les conseils d’un homme en costume noir. Le moment est important : Mathieu Petitjean, le fondateur de la French-American Piano Society, explique à ses pianistes le programme de leur séjour américain. « Ça va être intense. Vous allez très peu dormir. Une compétition vous attend ! »
Depuis 2012, la French-American Piano Society aide de jeunes pianistes français à lancer leur carrière aux Etats-Unis. « Notre fondation sert d’incubateur de talents », explique Mathieu Petitjean, lui-même pianiste depuis quarante ans. « On donne à ces jeunes musiciens les astuces et les contacts nécessaires pour percer aux Etats-Unis. »
Tous les ans, la fondation offre à quatre jeunes pianistes l’opportunité de passer deux semaines à New York. Pour dénicher ses nouvelles recrues, Mathieu Petitjean s’entend avec les directeurs des conservatoires de Paris et de Lyon. Ces derniers lui proposent chaque année les noms de quatre élèves parmi les plus prometteurs de leur promotion.
A New York, les quatre Français participent aux master classes de l’International Keyboard Institute, données par des pianistes renommés comme Philippe Entremont, Alexander Kobrin ou Jeffrey Swann. C’est l’occasion pour les élèves de créer les contacts qui pourraient conduire à un premier concert américain.
« Un tremplin pour leur carrière »
Les quatre musiciens de la French-American Piano Society se produiront le 26 juillet prochain lors d’un récital donné au consulat de France à New York. C’est l’occasion pour la fondation de lever des fonds pour son programme : 30 000 dollars ont été collectés en 2016, contre 5 000 dollars en 2012. « Il est plus facile de récolter des fonds pour un programme comme le nôtre aux Etats-Unis », commente Mathieu Petitjean. « Les contacts et les relations se créent plus vite. »
A l’issue de leur séjour, les Français participeront à la Dorothy MacKenzie Competition, un concours de quatre jours réunissant des musiciens venus du monde entier. A la clé, une bourse de 10 000 dollars. Une ancienne élève du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, la Franco-Albanaise Marie-Ange Nguci a remporté le premier prix l’année dernière. Elle intégrera en septembre le département de musique de la City University of New York (CUNY) où elle suivra les cours du maître américain Jerome Rose.
L’exemple de Marie-Ange Nguci est prometteur. Son séjour à New York en 2015 à été « un déclencheur » conclut Mathieu Petitjean, fière et ravi. « Il ne tient plus à nos élèves que de profiter de leur expérience aux Etats-Unis comme d’un tremplin pour leur carrière. »