Isadora retrace la vie romanesque de celle qui révolutionna la danse : depuis sa traversée de l’Atlantique à bord d’un cargo à bestiaux en 1899, sa relation tumultueuse avec le poète russe Serge Essenine et sa fin tragique sur la Côte d’Azur, en 1927, étranglée par son foulard enroulé dans l’essieu d’une voiture.
Née à San Francisco en 1877, cette fille d’un pianiste désargenté avait quitté la Californie pour Paris où elle s’installe en 1900. La capitale, qui accueille cette année-là l’Exposition universelle, est en effervescence artistique et intellectuelle. Isadora y croise le compositeur Camille Saint-Saëns et Auguste Rodin, qui fait d’elle l’une de ses muses.
Les sculptures en mouvement de l’artiste comme Psyché et Eros ou Le baiser lui inspire un style de danse unique, à la fois influencée par l’Antiquité — elle danse pieds nus, vêtue d’une simple toge blanche — et contemporaine — tout en courbes et en souplesse, la tête en bas, à l’opposé de l’académisme des corps de ballet.
A Paris, Isadora découvre aussi les prestations scéniques hallucinatoires de Loïe Fuller, autre artiste américaine qui bouleversa la scène parisienne avec sa « danse serpentine ». Fuller l’introduisit dans les cercles de l’intelligentsia parisienne, avant de se faire éclipser par elle.
Au pic de sa gloire, Isadora entreprit une tournée américaine. En septembre 1922, à bord du paquebot Paris, elle débarque à New York où elle se produit au Carnegie Hall. Sa représentation suivante, à Boston, au cours de laquelle un sein jaillit accidentellement de sa chemise, fit scandale dans l’Amérique de la Prohibition et mit un terme brusque à sa carrière.
Isadora de Julie Birmant et Clément Oubrerie, traduit du français par Edward Gauvin, SelfMadeHero, 2019.
Article publié dans le numéro d’octobre 2019 de France-Amérique. S’abonner au magazine.