Une légère musique du XVIIIe siècle résonne derrière les grands arbres qui protègent le chemin de la pluie. Des oiseaux chantent, on lève les yeux : haut dans le ciel, un ULM plane suivi d’une douzaine d’oies dressées. On marche au hasard parmi les 25 kilomètres de sentiers du parc, on s’arrête de temps à autre pour observer les plantes rares et l’on se perd agréablement pour se retrouver nez à nez avec un forgeron, vêtu comme il y a mille ans, battant le fer avec des outils d’époque dans un village du Moyen Age reconstitué à l’identique. Si ce n’était la visière anti-postillons que les artisans portent sur le visage, on s’y croirait complètement ! Au milieu de décors authentiques (toits de chaume, murs en torchis), les visiteurs découvrent ces artisans du passé au travail, experts dans 22 métiers différents : enluminure, gravure, sculpture ou encore tonnellerie.
Le parc d’attraction du Puy du Fou, fondé en 1989 entre Nantes et Poitiers, propose « un grand voyage dans le temps », du IIIe au XXe siècle, de l’Antiquité à la Belle Epoque. A travers 19 spectacles auxquels s’ajoutent diverses activités permanentes, on revisite, avec une certaine liberté, les grands mythes de l’histoire de France : Jeanne d’Arc et sa « lance magique » contre les Anglais, les quatre mousquetaires et Cyrano se battant sous les yeux du cardinal de Richelieu, les chrétiens jetés aux lions dans les arènes de Rome. Chaque spectacle, d’une durée moyenne de 30 minutes, impressionne par son ingéniosité et le mélange des techniques qu’il propose : trappes secrètes, utilisation de drones, projections sonores et vidéos, effets de trompe-l’œil, décors mouvants, jets d’eau, de feu ou de fumée…
L’oscar de la « meilleure création du monde »
Les costumes sont plus chatoyants que réalistes et la musique, curieux mélange entre musique baroque et hollywoodienne, accentue l’émotion. Sur de larges scènes à ciel ouvert, les combats chorégraphiés, joutes équestres et acrobaties d’acteurs s’enchaînent devant un public conquis. Mais la vraie réussite du Puy du Fou, ce sont les animaux dressés : cochons, chiens, autruches, dromadaires, félins, chevaux… Et surtout les oiseaux : imaginez un vautour survolant à tout allure les ruines d’un château où sont disposés les gradins, frôlant du bout de ses longues ailes le visage des spectateurs aussi effrayés qu’émerveillés ! Le « Bal des Oiseaux Fantômes », qui réunit 330 aigles, faucons, cigognes, corbeaux, milans, chouettes et autres rapaces, est un ballet aérien tout à fait ahurissant
Preuve du succès grandissant du Puy du Fou : il est régulièrement primé avec pour consécration l’Applause Award du « meilleur parc du monde », décerné à Orlando en 2014, et l’année dernière avec l’oscar de la « meilleure création du monde » pour son spectacle « Le Premier Royaume ». Son modèle est reproduit en Espagne, aux Pays-Bas et bientôt en Chine, au pied de la Grande Muraille. Sauvage et grandiose par la puissance esthétique des décors et des technologies au service de l’émotion, le lieu a de quoi satisfaire à la fois les amoureux de nature, d’Histoire et les amateurs de grands spectacles.
Article publié dans le numéro d’août 2020 de France-Amérique. S’abonner au magazine.
