Saint-Louis est reconnaissable à son arche monumentale. Surnommée « le portail de l’Ouest », elle évoque les voyages d’exploration et les caravanes de colons qui en sont partis aux XVIIIe et XIXe siècles. Mais l’inauguration du monument, dans les années 1960, a éclipsé un autre emblème de la ville : la statue équestre de Louis IX, le roi de France canonisé en 1297.
René-Auguste Chouteau arrive à l’emplacement de la future ville le 14 février 1764. Né à La Nouvelle-Orléans, il participe à l’expédition commandée par son beau-père, le négociant en peaux Pierre Laclède, pour établir un comptoir commercial sur la rive droite du Mississippi. Le toponyme « Saint-Louis » apparaît pour la première fois dans un acte notarié de 1765 : l’impulsion vient du gouverneur Louis Saint-Ange de Bellerive, en hommage à son saint patron, le roi Saint Louis.
Situé à proximité de la confluence des fleuves Mississippi et Missouri, le village franco-indien devient la plaque tournante du commerce des fourrures en Amérique du Nord. Chaque année au moment de la « débâcle », la fonte des glaces, chasseurs et trappeurs s’élancent vers l’ouest en barge ou en pirogue. Lewis et Clark, accompagnés de leurs deux guides francophones, partiront de Saint-Louis le 14 mai 1804.
Mais petit à petit, la ville s’industrialise et attire de nouveaux immigrants, allemands et irlandais pour la plupart. Au milieu du XIXe siècle, écrit l’historien Gilles Havard dans L’Amérique fantôme, elle « a pour l’essentiel perdu son caractère franco-créole». Le vieux Saint-Louis sera rasé dans les années 1940 pour laisser place à la future arche : seule la basilique Saint-Louis-Roi-de-France, érigée en 1834, fut épargnée. Elle se visite encore de nos jours
Article publié dans le numéro de mars 2022 de France-Amérique. S’abonner au magazine.