Les couloirs sont peints et les revêtements de sol posés. Dans les salles de classe, le mobilier est assemblé. Le Lycée International de Houston, inauguré le 14 juillet dernier, est prêt pour sa première rentrée. De la petite section de maternelle à la troisième, l’établissement accueillera 117 élèves dont 80 % pour cent parlent français à la maison. Une addition accueillie avec joie par les familles expatriées.
Face au boom démographique actuel, les écoles de Houston ont atteint leur capacité d’accueil. La ville a gagné plus de trois cent mille habitants au cours des vingt dernières années et devrait dépasser Chicago, la troisième ville des Etats-Unis, avant 2030. Les grandes entreprises du secteur de l’énergie, le pôle de recherche médicale et le centre spatial attirent une population croissante d’expatriés qui s’installent à Houston avec leurs enfants. Un tiers de la communauté française, estimée à 11 000 personnes, a moins de dix-huit ans (contre 22 % dans le reste du pays).
Les familles francophones manquent d’options éducatives. L’école internationale Awty était jusqu’alors le seul établissement de la ville à proposer un enseignement bilingue français-anglais de la petite section de maternelle au lycée. L’école primaire Mark White – qui a inauguré en décembre dernier le premier programme public bilingue du Texas – accueillera cette année 135 élèves de la moyenne section de maternelle au CP. Mais ce n’est pas encore assez.
Le Lycée International de Houston a ouvert ses portes dans la périphérie ouest de la ville, dans un quartier surnommée « Energy Corridor », stratégique pour deux raisons : c’est le premier foyer d’expatriés francophones de la région et nombre d’entreprises pétrolières et gazifières y ont leur siège social. « Le Lycée a été créé pour répondre à une attente de la part des familles expatriées pour un enseignement complètement bilingue », explique Karine Pousset, la fondatrice et directrice de l’école.
Une pédagogie plurilingue
Le programme de l’école et son emplacement ont séduit Sophie Bailly Soulier, qui est arrivée à Houston après six ans à Princeton, dans le New Jersey. Sa fille Rachel, 12 ans, est inscrite en quatrième au Lycée International – les frais de scolarité (24 750 dollars) sont pris en charge par l’employeur de son mari, le groupe pétrolier Schlumberger. Au terme de son expatriation, la famille quittera les Etats-Unis l’été prochain. Une autre raison qui a motivé le choix de l’établissement, explique la mère de famille. « Je ne veux pas que ma fille soit en décalage lorsque l’on rentrera en France. »
Le Lycée International de Houston répond aux exigences du ministère de l’Education nationale et en suit les programmes. Les élèves de maternelle reçoivent 80% de leur éducation en français, puis 55% à partir de la classe de CP. En accord avec le programme, deux heures hebdomadaires d’espagnol sont introduites en CM1. Le corps enseignant est à l’image de cette approche « plurilingue » : treize des dix-huit professeurs sont français, mis en disponibilité de leurs académies respectives.
Les premières classes de lycée feront leur rentrée en septembre 2018 et commenceront à préparer le baccalauréat français et le baccalauréat franco-américain à partir de l’année scolaire 2019-2020. Ancienne directrice des enseignements primaires français à l’école internationale Awty, Karine Pousset a pensé le Lycée International comme un « pôle culturel » capable d’accueillir, à terme, 2 000 élèves. De quoi satisfaire les familles expatriées de Houston, soucieuses de trouver une école où inscrire leurs enfants. « Notre établissement est très attendu », se réjouit la directrice, qui annonce avoir déjà reçu des candidatures pour l’année 2018-2019.